A quand un plan de relance pour encourager les indépendants et responsables de Pme?
La création d'emplois ne se décrète pas, elle dépend de la création d'activité économique. A cet égard, à en croire l’Union des Classes Moyennes (Ucm), les données actuelles sont positives.
Par exemple, le nombre de créations d'entreprises, (89.777, soit un gain net de 23.934 entreprises en 2016, en y intégrant les cessations d’activités) est à son apogée, une tendance qui se confirme pour le premier trimestre 2017, toutes régions confondues.
Cela dit, tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes et l'Ucm souhaite l'adoption d’une série de mesures, qui serviraient de leviers à cette tendance positive. Et pourquoi pas lors du prochain conseil des ministres thématique consacré au socio-économique.
C’était d’ailleurs l’objet de la conférence de presse organisée par l’Ucm le 6 juillet dernier.
Relâcher la pression fiscale, svp
L'Ucm plaide ainsi pour une réforme de l'Isoc favorables aux starters et aux Pme qui porterait à la fois sur une diminution du taux nominal d'imposition à 20% pour les Pme avec une simplification des conditions d’octroi; sur une révision du précompte mobilier de 30 à 27% et sur l'intégration d'un label «Pme fisc Friendly» qui, sous conditions, immuniserait le contribuable de tout contrôle fiscal durant 5 ans.
La pression fiscale sur les entreprises atteint 58,7% en Belgique, selon le rapport «Paying taxes 2017» publié par PwC et la Banque mondiale. D'après l'étude, qui a analysé les systèmes fiscaux de 190 pays, la charge fiscale en Belgique dépasse largement la moyenne européenne et fait partie des plus élevées au monde.
Selon les résultats, la Belgique obtient le troisième score le plus élevé en Europe derrière l'Italie (62%) et la France (62,8%), tandis que la moyenne européenne se situe à 40,3%. Elle s'élève par ailleurs à 48,9% en Allemagne et à 40,4% aux Pays-Bas.
«Les chiffres montrent qu'il est grand temps de réformer l'impôt des sociétés, pas seulement pour garder les entreprises, mais également pour les revenus de nos entrepreneurs et indépendants», martèle l’Ucm.
Encourager l’auto-financement
Autre sujet qui fâche: la question du financement des entreprises. 80% des entrepreneurs utilisent l’auto-financement pour lancer ou développer leur entreprise. Ils n’ont d’ailleurs pas le choix puisque l’insuffisance d’apport personnel de la part de l’entrepreneur est la deuxième motivation des refus de crédit bancaire. Les entrepreneurs investissent alors à la mesure de leurs moyens qui s’avèrent trop souvent insuffisants. Selon une enquête sur la prévention des faillites (menée en 2015), il apparaît qu’un quart des indépendants (23,1%) et des Pme considèrent que leurs difficultés financières sont liées à un capital de départ insuffisant. Il s’agit également de l’une des premières causes de faillite évoquées par les professionnels…
Afin de favoriser l’auto-financement, l’Ucm demande, entre autre, que le Gouvernement instaure un crédit d’impôt sur les personnes physique pour l’apport propre du dirigeant d’une société équivalent à 30% du montant apporté au capital de la société avec un plafond maximum de 50.000 euros sur 5 ans. Concrètement, un dirigeant d’entreprise qui investirait 25.000 euros dans sa société bénéficierait d’un crédit d’impôt de 7500 euros au cours de sa première année d’activité. Ensuite, s'il décide au cours de sa troisième année d’activité de recapitaliser encore à hauteur de 25.000 euros, il bénéficiera encore de 7500 euros de réduction/crédit d’impôt. Dans un premier temps, la mesure pourrait être limitée aux starters et aux Tpe.
Guider les Pme dans les méandres de la transition numérique
Enfin, la révolution numérique et la robotique entraînent dès à présent une mutation au sein des entreprises. Se pose alors la question de l’accès à ces nouvelles technologies pour des Pme qui, à cet égard, partent avec plusieurs longueurs de retard sur les grandes entreprises, lesquelles ont plus de moyens (financiers et organisationnels) pour réaliser le passage à l’économie 4.0.
Les Pme et Tpe ont donc besoin d’être accompagnées dans cette transition qui a déjà un impact sur leur secteur d’activité. A très court terme, les entreprises qui seront restées à l’écart de cette évolution sont vouées à disparaître.
L'UCM souhaite donc qu'une commission stratégique réunissant le Bureau du Plan, les partenaires sociaux et des experts en la matière soit mise en place afin de se doter d’une indispensable vision à moyen terme.