9 entreprises sur 10 confrontées à des défauts de paiement
Suite à une enquête réalisée auprès de 2.769 entreprises B2B d'Europe occidentale, l'assureur-crédit Atradius révèle que 93,5% des firmes belges sont confrontées à un retard de paiement de leurs factures B2B. Un pourcentage encore plus élevé que l'année dernière, lorsque 90,7% des entreprises se disaient victimes de défauts de paiement.
En moyenne, 42% de la valeur totale des créances B2B est payée au-delà des délais. Au total, 42,3% des factures B2B sont honorées tardivement en Belgique. Différentes raisons expliquent ces retards. Dans la plupart des cas, il s'agit d'entreprises qui connaissent des difficultés financières (ce motif explique 53,1% des cas de défauts de paiements en Belgique, et 34,3% des cas pour les transactions étrangères). Ensuite, le recours aux facture ouvertes est également une forme délibérée de financement. C'est le cas pour 27,1% des défauts de paiement belges et 29% des défauts de paiement étrangers.
Une forme de crédit-pont
«Comme le financement traditionnel est devenu moins accessible depuis quelques années, les acheteurs ont davantage tendance à se servir des factures de leurs fournisseurs comme d'une forme de crédit-pont», explique Christophe Cherry, country director Belgique-Luxembourg chez Atradius. Conséquence: en Belgique, 20,1% des fournisseurs déclarent que les retards de paiement les poussent à retarder à leur tour le paiement de leurs propres fournisseurs. Suite aux retards de paiement de leurs clients, 17% des répondants ont même dû prendre des mesures spécifiques pour corriger les flux de trésorerie, ou prévoir un financement supplémentaire par le biais de sociétés de factoring ou de banques.
Des urnes aux «tunes»
Et il n’y aurait pas d'amélioration en vue. En effet, 42% des répondants s'attendent à une aggravation du comportement de paiement de leurs clients B2B. De plus, la Belgique étant une économie d'exportation, les résultats des élections aux Pays-Bas, en France et en Allemagne – nos principaux partenaires commerciaux – ont un impact non négligeable. Cet effet s'est déjà fait sentir lors du Brexit l'an dernier, lorsque 28,4% des entreprises belges ont indiqué qu'elles contrôleraient plus souvent la solvabilité de leurs acheteurs afin de prévenir les risques. Un cinquième (20,5%) a même déclaré faire appel à une agence de recouvrement.
Protection
Plus loin de chez nous aussi, la politique joue un rôle considérable. Près d'une entreprise belge sur trois (30,1%) envisage d'intensifier le contrôle de la solvabilité de ses clients en vue de prévenir ou de réduire au maximum les retards de paiement consécutifs au protectionnisme américain. Près de 25% le font pour se prémunir des défauts de paiement dus au retard de croissance en Asie.