C’est un projet pour le moins pharaonique qui a été inauguré en mai 2019 au Caire. La cité s’est en effet dotée d’un pont qui enjambe le Nil et relie les quartiers Est et Ouest de la ville. Baptisé Tahya Misr, il est traversé par l’axe routier Rod Al Farag et permet une meilleure fluidité de la circulation dans la capitale égyptienne.
Savoir-faire belge
En dehors de son aspect fonctionnel, l’ouvrage fait surtout parler de lui pour ses caractéristiques. Il accueille en effet six bandes de circulation et s’étend sur une largeur de 67,36 mètres, ce qui en fait le pont à haubans le plus large au monde. Les autres statistiques concernant le Tahya Misr sont tout aussi impressionnantes. Il couvre une longueur de 540 mètres et ses 6 tours de béton culminent à 92 mètres de hauteur. Le pont compte 160 câbles d’acier, 290.000 tonnes de fer ou encore 1 million de m3 de béton. Il a été réalisé en 4 ans et a mobilisé par moins de 4.000 ingénieurs ainsi que de très nombreuses sociétés, parmi lesquelles la Sprl belge CGEOS!
Un système très précis
Basée à Namur, cette société a été créée en 2014 par Joël van Cranenbroeck et est spécialisée dans la prestation de services et de conseils en ingénierie géodésique. Elle possède une véritable expertise dans le domaine du positionnement et de la navigation par GNSS (Global Navigation Satellite System) et intervient dans le monde entier sur des chantiers de construction d’ouvrages d’art, ponts ou hautes tours.
Maintenance prédictive
Concrètement, le système installé sur le pont Tahya Misr se compose d’une centaine de capteurs (stations GNSS, accéléromètres, inclinomètres…) collectant différents types de données numériques qui sont ensuite transférées sur le serveur d’un centre de contrôle. Les informations sont filtrées et analysées de manière automatique et un système d’intelligence artificielle permet d’élaborer des alertes si des anomalies sont détectées.
L’intérêt de la surveillance par GNSS est donc de pouvoir réagir rapidement, mais aussi de faire de la maintenance prédictive, de disposer d’un historique complet des réactions de l’ouvrage et même d’optimiser certains systèmes constructifs. Pendant l’élaboration du Tahya Misr au Caire, le GNSS a par exemple été utilisé pour la mise en tension des câbles du pont.
De plus en plus abordable
Les capteurs étant de moins en moins coûteux et les systèmes de communication de plus en plus souples (4G, fibre optique…), le coût de tels dispositifs est devenu aujourd’hui abordable et leur permet de se répandre. CGEOS met ainsi en œuvre son savoir-faire en Europe (notamment sur le pont de Normandie), mais aussi partout dans le monde (Chine, Corée du Sud, Russie,…).