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Espace public & Infra

MUDIA: un musée d’art au milieu des forêts d’Ardenne

La Province du Luxembourg dispose d’un patrimoine naturel et historique qui n’a rien à envier aux autres provinces de Belgique: des massifs forestiers qui font la joie des randonneurs, des châteaux moyenâgeux (Bouillon, La Roche-en-Ardenne, …) qui drainent de nombreux touristes ou encore des bâtiments civils remarquables (couvent des Sépulcrines de Bouillon transformé en archéoscope, la maison espagnole de Grupont, la converserie de Saint-Hubert, …).  En revanche, l’offre culturelle fait cruellement défaut dans les Ardennes belges.

mudia

C’est ce chaînon manquant qu’a voulu combler Eric Noulet, amateur et collectionneur d’art, un créant le Mudia («Musée didactique de l’Art»),  à Redu, en plein cœur des Ardennes.

Initié par Eric Noulet mais appuyé par l’apport de collections privées belges et internationales, le Mudia, dont l’ouverture est prévue en septembre 2018, proposera de nombreux chefs-d’œuvre originaux de grands noms de la Renaissance jusqu’à l’époque contemporaine, tels que Véronèse, Brueghel, Rodin, Spilliaert, Van Dongen, Wouters, Picasso, Modigliani, Giacometti, Magritte, mais aussi Hergé, Franquin, Geluck, etc. Peintures, sculptures, dessins, BD, photographies, cinéma,… cohabiteront dans un parcours ludique, digital et high-tech qui invite le public à participer, tout en lui permettant d’apprendre en s’amusant et de comprendre l’univers de l’Art et son évolution. Le Mudia sera, en effet, à la pointe des nouveaux concepts en matière de muséologie. «Une soixantaine de jeux, tableaux animés, vidéos ou tests amusants émaillent la visite qui s’étend sur vingt salles et couvre sept siècles d’Histoire de l’Art. Par ailleurs, un film d’animation inédit expliquant l’Histoire de l’Art et ses mouvements a été produit spécialement pour le Mudia et est proposé aux visiteurs et aux enfants», souligne Christophe Gaeta, scénographe réputé et coordinateur de la scénographie générale «Expérience visiteur» pour le Mudia.

Avec plus de 300 œuvres illustrant 43 courants artistiques et 700 ans d’histoire de l’Art selon une approche didactique singulière, l’ouverture du Mudia veut se positionner sur la scène nationale belge et transfrontalière comme l’un des événements incontournables de l’année 2018.

Un presbytère du XIXème siècle pour accueillir 700 ans d’histoire de l’Art

Le musée prendra ses quartiers dans un ancien presbytère du XIXème siècle, entièrement réaménagé par le bureau «La Grange», un atelier d’architecture de la région. «Comme le bâtiment n’était pas classé, nous avons bénéficié d’une certaine liberté», explique l’architecte Geneviève Migeal qui a coordonné le projet. D’autant que la bâtisse avait déjà été transformée une première fois en habitation, le propriétaire y aménageant ensuite des annexes pour y installer sa savonnerie. L’ensemble offre une superficie appréciable d’environ 1.000 m2, largement de quoi pouvoir y insérer une vingtaine de pièces, chacune retraçant un courant artistique au gré d’un parcours chronologique. «Nous avons toutefois été respectueux de l’âme de ce bâtiment et avons conservé la structure et l’escalier en chêne. Nous avons privilégié les matériaux naturels et, si possible, locaux. En revanche, les nouvelles interventions sont toujours contemporaines, tant dans l’esprit qu’en ce qui concerne les matériaux, comme l’acier Corten en terrasse.» Le petit jardin en façade est devenu l’entrée du musée, quant à la réserve, à l’arrière du bâtiment, elle a été totalement réaménagée dans un esprit contemporain et abritera un café gastronomique et une épicerie fine qui proposeront des produits du terroir à déguster dans le cadre original d'une bibliothèque d’amateurs, en référence à «Redu, Village du livre».

Redu, the place to be

«La création du Mudia résulte d’une longue réflexion», rappelle Karlin Berghmans, manager et conservatrice du Musée. «On peut bien sûr s’étonner de voir un tel musée émerger dans un petit village isolé au milieu des vastes décors ardennais, mais Redu n’est pas dénué d’atouts. Connu comme le «Village du Livre», ce concept qui a fait la notoriété internationale du village s’essoufflait. Il n’en reste pas moins que Redu accueille chaque année 200.000 à 300.000 visiteurs dont nous pouvons espérer qu’une partie au moins soit attirée par une offre culturelle d’un autre type.»

Eric Noulet est parfaitement conscient des risques inhérents à son projet, voire à l’incongruité de celui-ci. «Mais créer un énième musée d’art dans une grande ville aurait à mes yeux moins de sens que de proposer des œuvres majeures dans un petit village plein de charme planté au milieu d’une région superbe qui, ne l’oublions pas, est l’une des plus touristiques du pays.» La Province du Luxembourg c’est, en effet, deux millions de nuitées chaque année. «Pourquoi ne pas imaginer que les touristes ou les écoles qui viennent visiter Bouillon, les grottes de Han ou l’Euro Space Center ne profitent pas de la proximité d’un tel musée pour y faire un tour? Par ailleurs, si Redu peut sembler très décentré, le village est idéalement situé à 1h de Bruxelles et à 1h du Grand-Duché de Luxembourg, au milieu d’un marché touristique constitué de Flamands, de Hollandais, de Français, d’Allemands et même d’Anglais.»

 

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