Mieux canaliser les investissements dans les conduites d’eau
Les pertes d’eau en Flandre avoisineraient les 2.900 litres par jour et par kilomètre de canalisation, soit 180 millions de litres d’eau perdus par jour, par les 62.000 km de canalisation d’eau potable dans la Région.
A Bruxelles, où les fuites d’eau ont provoqué récemment des effondrements de voiries, ces mêmes pertes sont estimées à 7,8 millions de m³ par an pour un réseau total d’environ 5.000 km, soit des pertes d’eau d’environ 4.500 litres par jour et par kilomètre de canalisation.
En Wallonie enfin, les pertes ont été d’environ 65 millions de m³ en 2014. Pour 40.100 km de canalisations, cela représente environ 4.500 litres par jour et par kilomètre de canalisation. Une situation comparable à celle de Bruxelles, mais de 50% supérieure à celle de la Flandre.
Impact sur la facture
Il est important de noter que tous ces volumes d’eau perdus ont été initialement produits et donc, que le coût de production de ces m³ perdus est répercuté sur la facture du consommateur, précise la Confédération Construction wallonne (Ccw). Ce surcoût a été estimé à 280 millions d’euros en Flandre ou plus de 3 euros/m³ perdus. En Wallonie, dans un droit de réponse publié en 2014 par Aquawal dans Le Vif, le coût des m³ perdus était estimé à leur valeur marginale, c’est-à-dire le coût des pompages, traitement, etc., soit environ 0,3 euro/m³ perdu.
Selon ces différentes estimations, le coût de ces fuites d’eau répercuté sur la facture du consommateur wallon serait de 17 à 170 millions d’euros par an. Soit un surcoût de 0,1 à 1 euro/m³ facturé.
Investissements au compte-gouttes
De 2010 à 2014, les investissements en matière de conduites d’eau (transport, distribution, raccordements) ont été, en moyenne, de 95 millions euros/an. En matière de renouvellement des installations existantes, il apparaît que c’est moins de 1% du réseau qui, chaque année, est renouvelé et que son âge moyen est supérieur à 50 ans.
Pour la Ccw et la Fwev (Fédération wallonne des entrepreneurs de travaux de voirie), les producteurs-distributeurs d’eau potable ne peuvent se satisfaire d’un taux de perte d’environ 25% et d’un réseau vieillissant. Elles invitent donc les autorités régionales à fixer des objectifs acceptables en matière de fuites d’eau et demandent aux sociétés productrices et distributrices d’eau potable de consacrer les moyens nécessaires pour lutter contre les fuites d’eau et la vétusté des canalisations.