Livraison de l’enceinte de confinement de Tchernobyl après 12 ans d’un chantier hors normes

La livraison de ce projet marque la fin de 12 ans d’un chantier hors normes sur lequel plus de 10.000 ouvriers et techniciens de Novarka se sont relayés pendant 33 millions d’heures pour achever la construction de l’enceinte de confinement du réacteur n°4 accidenté. Les méthodes innovantes mises en place ont permis de terminer ce chantier en toute sécurité, sans aucun accident majeur ni incident radiologique.

L’enceinte de confinement de Tchernobyl est la plus grande structure terrestre mobile jamais construite avec une portée de 257 mètres, une largeur de 162 mètres, une hauteur de 108 mètres et un poids total de 36.000 tonnes (avec ses équipements). Elle doit garantir la sûreté du site pendant une durée estimée à un siècle et permettra le démantèlement du réacteur accidenté et de l’enceinte provisoire, ainsi que le traitement des déchets radioactifs.

Initié par le Chernobyl Nuclear Power Plant (ChNPP), ce projet a vu le jour grâce au financement piloté par la Banque européenne de Reconstruction et de Développement (Berd) et à l’expertise technique de Bechtel Group (la plus importante entreprise américaine de travaux publics et la neuvième entreprise de construction au niveau mondial).

«Pour mesurer la complexité de ce projet, il convient de se rappeler qu’en 1992, au moment des premiers contacts, tout était à inventer…», rappelle Patrick Kadri, président de Vinci Construction Grands Projets. «Nous avions une feuille blanche devant nous et un concours d’idées remporté. Les défis étaient de taille: concevoir un prototype unique dans un environnement extrêmement contraint, en repoussant sans cesse les limites du savoir, emporter avec nous l’adhésion de toutes les parties prenantes à l’échelle mondiale, inventer des matériaux qui n’existaient pas et des méthodes de construction atypiques. Ce projet constitue un morceau de vie pour chacun d’entre nous. Et nous sommes tous conscients du progrès environnemental que cet ouvrage représente pour l’Ukraine, ses voisins et tout le continent européen.»

 

Même son de cloche et même satisfaction du travail accompli chez Marc Adler, directeur général adjoint de Bouygues Travaux Publics: «on ne fait pas deux chantiers comme celui-ci dans sa carrière. Parce qu’il a été énorme, parce qu’il a été compliqué, parce que l’Europe et le monde attendaient beaucoup de notre réussite. Chaque métier a pu vraiment s’exprimer et se surpasser: les ingénieurs, les responsables de la radioprotection, les collaborateurs en charge du contrat et les gestionnaires, sans oublier les responsables des ressources humaines qui ont recruté dans plus de 30 pays différents. Tchernobyl restera dans l’Histoire du génie civil comme un concentré d’innovation et les ingénieurs qui y ont pris part transmettent déjà les enseignements de ce projet hors normes dans les écoles d’ingénieurs.»