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Espace public & Infra

Les souterrains de la Citadelle de Namur vont s’ouvrir à la lumière

Les grands souterrains de la Citadelle de Namur – inscrits sur la liste du Patrimoine exceptionnel de Wallonie  vont être magnifiquement restaurés et mis en valeur par un nouveau parcours scénographique.

citadelle de namur
© Guido Vermeulen-Perdaen-Shutterstock.com

Les grands souterrains ont été fréquentés par près de 15.000 visiteurs en 2014. Ils sont fermés au public depuis 2015 en vue de leur restauration. Produits phares de l’offre touristique, il convenait de profiter des travaux pour les doter d’une scénographie moderne qui mette les lieux en.
Le réseau des souterrains s’est progressivement étendu aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sous la Citadelle, mais également sous les ouvrages avancés, en suivant les adaptations du site. Ce réseau a été réintégré et remanié au XIXe siècle dans le cadre de la reconstruction de la Citadelle. Il a été amputé au cours des XIXe et XXe siècles d’environ 2,5 km de galeries. La Citadelle perdant progressivement sa fonction militaire, ces souterrains ont disparu ou sont tombés en ruine, puisqu’ils n’ont plus été utilisés et entretenus. Les souterrains aujourd’hui accessibles totalisent environ 4 km de galeries, réparties en plusieurs ensembles disjoints.

Des modes de construction et des matériaux très diversifiés

Le réseau de souterrains présente des matériaux et des modes de construction variés: galeries entièrement en briques, galeries mêlant la brique et la pierre, galeries entièrement en pierre, galeries et espaces recouverts d’un enrobage bétonné (gunitage) ainsi que des sols tantôt faits de briques, de pierre et très majoritairement d’un sol stabilisé recouvert de gravier.
Du point de vue de la construction, certains souterrains ont été creusés dans la roche et d’autres construits à l’air libre puis enterrés. On rencontre également des galeries aux parois brutes ou quasi brutes (patte d’oie gunitée), des parements en briques et en pierre,et du béton.

Vers une restauration de grande envergure

Une fiche d’état sanitaire a été réalisée par le bureau Origin en 2013 afin d’établir un inventaire des pathologies des souterrains. Cette fiche a permis de relever des problèmes ponctuels de stabilité liés aux typologies des galeries (aériennes ou enterrées, creusées dans la roche ou maçonnées, recouvertes ou non d’un gunitage, etc.) et les problèmes d’infiltrations d’eau (étanchéité de la couverture, drainage des eaux de ruissèlement, etc.).
«Ces problématiques spécifiques nécessitaient une approche globale pour mettre en œuvre des solutions efficaces et respectueuses du caractère patrimonial de ces vestiges», souligne Arnaud Gavroy, échevin namurois en charge de l’Aménagement du Territoire, de la Régie foncière et de la Citadelle.
C’est le bureau DDGM qui a été sélectionné comme auteur de projet. L’entreprise en charge des travaux est la société Bam - Galère.

Une scénographie impressionnante

Jusqu’à présent, il n’y avait encore eu aucune mise en valeur des vestiges. Seul un éclairage de sécurité était installé pour les visites. Le nouveau parcours scénographique va venir combler ce vide en habillant les lieux pour faciliter leur compréhension.
Le bureau Kascen a été désigné pour proposer une scénographie qui modifie radicalement l’expérience de visite tout en tenant compte des caractéristiques particulières des souterrains, des lieux où le taux d’humidité est élevé et les températures constantes mais basses.
«Tout comme pour la restauration, la scénographie ne devait pas dénaturer le lieu ni prendre le dessus sur l’expérience de visite, mais bien venir la renforcer, être au service du guide et de la sécurité du visiteur», précise Arnaud Gavroy.
Par ailleurs, le pavillon à l’entrée des souterrains a, lui aussi, été entièrement renouvelé. Egalement conçu par Kascen, il se compose d’une structure en acier et de parois vitrées, le tout couvert par une toile architecturale. Il est destiné à recevoir les groupes dans de bonnes conditions pour l’introduction à la visite.

Coût et impact touristique

Le coût estimé est de 889.128,44 euros pour les travaux de restauration  (dont 770.000 de subsides de la Région, le solde à charge de la commune) et de 1,3 million d’euros (dont environ 710.000 euros endossés par la Wallonie) pour la scénographie, soit un budget  total de près de 2,2 millions d’euros.
Un débours important, certes, mais que la Ville de Namur devrait pouvoir amortir grâce à un afflux renouvelé de touristes. «Cette restauration associée à une scénographie de premier plan place la citadelle parmi les sites historiques majeurs de Belgique. Le prochain objectif sera d’en améliorer la notoriété et la publicité pour qu’elle soit davantage connue des publics cibles dans un rayon de 300 km autour de Namur», espère Arnaud Gavroy.
Entamés en août 2016, les travaux de restauration ainsi que les aménagements scénographiques viennent de se terminer. L’ouverture officielle des souterrains au public aura lieu le 30 septembre.
 

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