Le plus long pont au monde se situe à…
Le plus long pont maritime du monde a été inauguré dans la province de Guangdong en Chine. D'une longueur de 55 km, le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao relie la Chine continentale aux îles de Hong Kong et Macao en passant par des îles artificielles construites pour la circonstance. A titre de comparaison, ce viaduc est 18 fois plus long que le pont de l'île de Ré et 7 fois plus que le pont de l'Øserund qui relie les villes de Malmö en Suède et Copenhague au Danemark.
Selon les médias chinois, l’ouvrage a nécessité plus d'un million de m3 de béton et 420.000 tonnes d'acier. Son coût avoisinerait les 13 milliards d’euros. Il a été conçu pour résister à des rafales de vente allant jusqu’à 340 km/h, la région étant régulièrement victime de typhons. La province de Guangdong compte également une des zones portuaires les plus actives du monde. Pour ne pas gêner le trafic maritime, trois parties de la section principale du pont peuvent être surélevées pour laisser passer les gros navires tandis que la circulation des bateaux a dû être maintenue pendant le chantier. De plus, la proximité de l’aéroport a imposé des limitations de hauteurs très strictes.
La plupart des travaux ont été réalisés à partir d’équipements basés en mer, ce qui requiert des dispositions logistiques spécifiques. Plusieurs accidents du travail, donc certains mortels, ont d’ailleurs émaillé le chantier. Le projet a également été entaché par un scandale de corruption ayant révélé la falsification de tests de résistance du béton utilisé.
Quoi qu’il en soit, le pont Hong Kong-Zhuhai-Macao représente un des grands projets d’infrastructures lancés par le Gouvernement de Hong Kong depuis 2007 et s’inscrit dans la «Greater Bay Area», un projet de développement d’un vaste pôle économique entre 11 villes de la zone, dont Hong Kong, Macao, Shenzhen ou Canton.
Compte tenu du contexte, il a également une dimension politique. Pour certains experts, la liaison Hong Kong-Macao est avant tout un calcul politique, non seulement de Pékin qui noue ainsi un lien symbolique marquant avec Hong Kong, mais aussi des autorités hongkongaises qui y voient une manière de prouver leur loyauté envers Pékin. Pour d’autres, l’ouvrage n’était pas nécessaire, Hong Kong ayant déjà des liaisons aériennes, terrestres et maritimes avec la Chine continentale.
Enfin, le pont s’intègre aussi dans les «nouvelles routes de la soie», un plan d’infrastructures gigantesque piloté par la Chine à travers l’Asie jusqu’en Europe et en Afrique.