Le Koweït se dote du plus long pont maritime du monde
Le nouveau pont Sheikh Jaber Al-Ahmad Al-Sabah a été inauguré au Koweït. Avec plus de 34 km de long, il est le plus long pont maritime du monde et inclut notamment un pont à haubans de 340 m de long avec une travée principale de 177 m. L’ouvrage relie Kuwait City, la capitale, à la future ville de Madinat Al-Hareer au-dessus de la baie de Koweït, dans le Golfe persique. Il compte également une liaison de 12,4 km vers la ville koweïtienne de Doha, de sorte que l’ensemble totalise en fait 48,5 km.
Il a été conçu pour le groupe d'ingénierie français Systra. Hormis le pont lui-même, le projet compte également deux îles artificielles de 30 hectares chacune, deux polders de 30 et 60 hectares, deux marinas et 30 bâtiments (16.000 m²) destinés à la maintenance et à la gestion de l’infrastructure.
Des défis techniques appellent des solutions audacieuses
L’accumulation d’éléments hors-normes et de défis techniques à résoudre dans un environnement désertique et maritime a poussé Systra à mettre en œuvre des solutions techniques et économiques d’avant-garde qui n’avaient jamais été utilisées à une telle échelle. «Le recours à une option audacieuse en proposant des monopieux pour supporter l’ouvrage a permis d’en assurer la stabilité dans un contexte géologique défavorable, tout en réduisant de manière significative les efforts sismiques, les besoins en ressources naturelles et les risques de dispersion du béton», explique Mohamed Akraa, directeur du projet. L’occasion pour Systra de proposer une première mondiale: la préfabrication sur terre, dans une usine spécialement construite, de travées entières avec précontrainte en pré-tension, longues de 40 et 60 m et de 950 et 1.600 tonnes respectivement, qui a été l’une des clés du succès du projet. Ces méthodes de construction permettent de limiter considérablement les impacts sur les écosystèmes marins ainsi que les risques de construction associés aux travaux en mer.
48,5 km de traversée maritime. (© Hyundai/Tylin, HDEC)
Les travaux, réalisés par l'entreprise sud-coréenne Hyundai E&C et le koweïtien CGCC, ont duré 66 mois, avec certaines périodes de travail 24 heures sur 24. La création des îles artificielles ayant détruit l'habitat naturel de la faune marine, des «blocs écologiques» ont également été construits pour reformer cet habitat. Le projet a coûté 3,6 milliards de dollars et a nécessité 5 ans de gestation et pas moins de 14.650 plans.
Fiche technique
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