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Espace public & Infra

La piscine de Jonfosse: des techniques qui méritent une palme

La future piscine de Jonfosse à Liège est un des récents chantiers du groupe Greisch. Et force est de constater qu’elle a été gâtée après quelques années d’oubli: gaines micro-perforées, cogénération, soin particulier à l’accessibilité aux PMR, système informatique anti-noyade et bien plus encore. Toutes ces techniques en font une piscine pas comme les autres.

Greisch 4
Moury

Cette nouvelle infrastructure sera composée d’un bassin semi-olympique (25 m) de six couloirs, d’un bassin d’apprentissage, d’une lagune de jeux, de gradins et, fait assez rare pour être signalé, d’une zone de bains publics. Les 2 bassins font l’objet d’une gestion des températures différente: l’un est à 28° et l’autre à 30°. Et quand l’un a un volume d’eau de 750 tonnes, l’autre en a 250. De plus, le bassin principal est équipé d’un système à débordement: l’eau déborde en permanence dans les rigoles en périphérie de la piscine, ce qui permet la filtration de l’ensemble du bassin dans les 2-3 heures. Un des grands défis était d’avoir un maximum de filtration, y compris des petites particules. «Le système à débordement constant résout ce problème car il permet de reprendre toutes les petites particules qui peuvent flotter», explique M. Denis Wuilpart, ingénieur au bureau d’études Greisch.


Le test colorimétrique permet de s’assurer que les produits visant à désinfecter la piscine se diffusent uniformément.

Chantier rime avec difficultés

Comme c’est souvent le cas sur les chantiers de rénovation, celui de la piscine de Jonfosse a connu quelques «mauvaises surprises», notamment vis-à-vis des sols pollués. Ceux-ci ont été découverts après l’attribution du permis de bâtir et ont entraîné une excavation des sols. Ce qui a généré des volumes qui n’étaient pas prévus au départ. Ces volumes sont encore inutilisés et l’on ignore encore comment ils vont être exploités.
Autre surprise, un problème d’eau a également surgi. En effet, l’eau présente dans le sol était un peu plus haute que prévu. Il a donc fallu relever les niveaux inférieurs qui sont calculés en fonction de groupes de filtres qu’il fallait disposer avant la fermeture du plancher supérieur.

Gestion de l’air: une technologie de pointe

Pour ce projet,  Greisch a été chargé d’une mission complète de stabilité, de techniques spéciales, de responsable PEB et de coordination sécurité. «La gestion de l’air a été l’un des points central du chantier», selon M. Wuilpart. Logique, quand on sait à quel point il est important de bien filtrer l’air d’une piscine tout en la maintenant à bonne température. Ainsi, un système de gaines métalliques micro-perforées à très haut taux d’induction d’air a été utilisé. Cette technologie offre de multiples avantages: homogénéité des températures, confort maximal, déstratification totale, pas de gaines de reprises ou encore récupération de tous les apports internes. Elle permet en outre des réductions sensibles des coûts grâce à l’optimisation des débits d’air de l’installation et du free cooling.  Enfin, cette technologie évite l’accumulation de chlore dans l’air, car la chloramine est éliminée.

Cogénération

La réduction de la facture énergétique, souvent très lourde dans les piscines, s’inscrit évidemment en filigrane de la gestion de l’air. Ainsi, une cogénération de 180 kW thermiques et 107 kW électriques contribue largement au chauffage de l’eau. De même, un système de déshumidification par unité thermodynamique (pompe à chaleur) permet de limiter les consommations d’énergie du complexe. De plus, des foisonnements ont été calculés de sorte que tout ne fonctionne pas nécessairement en même temps: quand on a un grand afflux de personnes dans les douches, on n’a pas nécessairement beaucoup de monde dans l’eau. Enfin, 70% des matériaux composant la construction sont recyclables.


Pour supporter les 1.000 tonnes d’eau des 2 bassins, tout le bâtiment repose sur des fondations sur pieux qui vont rechercher la roche 6 à 7 mètres plus bas. (© photo-daylight.com)

La sécurité et les PMR au premier plan

La sécurité a bien entendu une place prépondérante dans ce type de bâtiment. C’est ainsi qu’un dispositif de sirènes-flash a été installé pour les déficients auditifs afin qu’ils puissent voir le signal lumineux en cas d’alerte incendie. Parallèlement, une sonorisation d’évacuation permet d’éviter les sirènes stridentes en cas de problème pour que le public entende des messages calmes et posés, afin d’éviter les mouvements de foule.

Mais l’innovation la plus importante dans ce domaine se situe au niveau du système informatique anti-noyade. Des caméras subaquatiques filment en permanence la piscine sous l’eau et transmettent les images à un logiciel programmé pour détecter les dangers. Si tel était le cas, le maître-nageur en serait alerté via un smartphone spécifique ainsi qu’un bracelet tandis que l’éclairage automatique des caméras mettrait en évidence la zone concernée.
Pour faciliter l’accès des Pmr et malvoyants, un gros travail sur les contrastes des couleurs et des surfaces a été réalisé au-delà des critères imposés par la Ville de Liège. Il se traduit par des couloirs aux teintes contrastées, des bandes noires au bas des murs ou des dalles podotactiles.

(Retrouvez le Portrait de bureau Greisch dans notre édition papier n°37, page 28).

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