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Espace public & Infra

Hangar XXL pour la Défense

La commande d’avions Airbus A400M par le département de la Défense a donné lieu à une situation cocasse. Les hangars de l’armée belge sont en effet trop courts de 2 mètres et trop bas de 3 mètres pour ces mastodontes des airs. Résultat: un nouvel hangar va être construit afin de pallier ce problème inattendu. Une histoire on ne peut plus belge…

Melsbroek 1
Democo

Les anciens C-130 de l’armée belge ont fait leur temps: place donc aux Airbus A400M flambant neufs plus grands et plus puissants. Le département de la Défense en a commandé huit. Hormis leur taille trop grande et imposante pour les anciens hangars, ils nécessitent en outre un type d’entretien différent. D’où la construction du nouvel hangar qui permettra de faire d’une pierre deux coups, en renouvelant des infrastructures vieillissantes.
Ce projet DBFM (Design Build Finance and Maintain) a donc été commandé et six candidats ont été retenus. Parmi eux, trois ont rentré une offre et Democo a fini par rafler la mise. La construction se fera en étroite collaboration avec le bureau d’architectes français Kardham Cardete Huet, le bureau d’études bruxellois Styfhals et enfin Tractebel Engineering, chargé des études «stabilité et techniques».

Une taille hors normes

Ce nouvel hangar va voir le jour à l’aéroport militaire de Melsbroek, car c’est le seul ayant des pistes suffisamment longues pour accueillir les nouveaux A400M. D’une superficie de 13.621 m² et de la taille de 2 terrains de football, il s’agira du plus grand hangar à avions jamais construit par le ministère de la Défense.
«Concrètement, le nouvel entrepôt offrira bientôt l’espace nécessaire à la maintenance simultanée de trois A400M. Le bâtiment comprendra également de nouveaux bureaux (1.200 m²), une zone logistique (3.500 m²), ainsi que plusieurs zones de stockage et des ateliers (3.000 m²)», déclare le général major Frederic Goetynck, chef de la division Communication et Infrastructure à la Direction générale des Ressources matérielles du ministère de la Défense.

Toiture sur piliers extérieurs

«L’ensemble de la toiture, d’une portée d’environ 75 x 185 mètres, reposera uniquement sur des piliers sur l’extérieur du hangar», affirme Thomas Bijnen, General Manager de Democo. Aucun pilier ne viendra donc soutenir la structure au centre du hangar, ce qui permettra un gain d’espace non négligeable. De plus, trois portes de la largeur d’un terrain de football et aux dimensions de 57 x 18 mètres chacune devront être posées. Leur assemblage prendra à lui seul 4 semaines par unité. A noter aussi que la hauteur des grues sera limitée, de manière à ne pas gêner le trafic aérien.


Les portes du hangar seront gigantesques: elles seront aussi large qu’un terrain de football et l’assemblage prendra à lui seul 4 semaines par unité.

Quant aux façades du hangar, elles seront majoritairement composées de tôle, sauf là où les zones de bureaux seront visibles. Ici, la brique a été préférée. Enfin, la zone logistique et les ateliers seront principalement en béton préfabriqué.

Une structure à trois «B»

«La construction sera soutenue par une rangée de 2 colonnes par «B», à l’arrière et à l’avant. Chaque «B» représente une ondulation de la toiture. Elle en compte 3, en référence au nombre d’avions que la structure peut accueillir», explique Frédéric Beghin, Project Manager chez Democo. Autre élément intéressant, une bande lumineuse va être disposée sous la toiture. Celle-ci va permettre d’accentuer le mouvement d’ondulation de la toiture et d’atténuer la hauteur du bâtiment qui culmine à 30 mètres. «Le toit ondulé est une expression architecturale. Les bâtiments avoisinants ont également des formes ondulés car c’est une géométrie qui est souvent utilisée dans l’aviation». Cette bande fait le tour du bâtiment et permettra également de faire entrer de la lumière naturelle dans l’ensemble du hangar. D’une hauteur de plus ou moins 2 mètres, une autre bande lumineuse au niveau du sol garantira une visibilité sur l’extérieur aux personnes présentes à l’intérieur du bâtiment.
Le coût total de la construction atteindra 49,6 millions d’euros. La Défense assumera un coût de 5,5 millions d’euros par an durant 30 ans pour la construction et l’entretien de l’infrastructure. Quant aux Airbus A400M, ils devraient être livrés entre la mi-2020 et la fin 2023. En espérant que, d’ici là, un nouveau rebondissement ne vienne pas tout envoyer en l’air.
 

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