Feu vert définitif pour la construction de la prison de Haren
Le Conseil d’Etat a rejeté le recours en annulation du permis d’environnement et du permis d’urbanisme pour la construction et l’exploitation de la nouvelle prison à Haren. La Régie des Bâtiments, qui agit en tant que maître de l’ouvrage, et le consortium Cafasso, qui exécute le marché Dbfm, peuvent donc poursuivre les travaux.
Rappel des faits: les permis pour la construction de la prison avaient été délivrés fin 2016 et début 2017. Les travaux avait toutefois été retardé en raison de plusieurs procédures de suspension intentées. Après le rejet de ces procédures dans le courant de 2017 et 2018 – et en dépit d’une procédure en appel auprès du Conseil d’Etat de la part des plaignants – les travaux préparatoires ont pu commencer durant l’été 2018. Dans un premier temps, il a toutefois fallu dévier le chemin du Keelbeek, un sentier de promenade qui se trouvait sur le terrain. Des travaux de terrassement et d’assainissement non prévus ont également été nécessaires vu la présence de 466.880 kg de déchets sur le terrain, dont de l’amiante.
Enfin, début 2019, les travaux de fondation ont commencé et si tout se déroule selon le calendrier, le complexe pénitentiaire sera réceptionné dans le courant de l’année 2022.
«Je suis satisfait que la situation se clarifie enfin pour la population carcérale à Bruxelles. Il y a un besoin urgent de nouvelles infrastructures. La mise en service de la prison de Haren, d'une capacité de 1.190 cellules, était prévue pour 2016. Le retard a notamment causé la fermeture de la moitié de la prison de Forest pour des raisons de sécurité, de sorte qu'une partie de cette population a dû être transférée vers Saint-Gilles. Avec le rejet des derniers recours auprès du Conseil d’Etat, ce parcours du combattant prend fin et la construction peut se poursuivre», a souligné Koen Geens, ministre de la Justice, chargé de la Régie des Bâtiments.
Architecturalement, le projet rompt radicalement avec la structure carcérale traditionnelle de prison en étoile et est plutôt conçu comme un «village carcéral». (© Cafasso)
Partenariat public-privé
Le complexe pénitentiaire sera construit selon une procédure DBFM (Design, Build, Finance & Maintain). Il s’agit d’un partenariat public-privé dans lequel l’opérateur privé prend en charge la conception, la construction, le financement et l’entretien de l’établissement pénitentiaire pendant 25 ans. La Régie des Bâtiments, le gestionnaire immobilier de l’Etat fédéral, a désigné le consortium Cafasso pour exécuter le marché.
«Nous travaillons d’arrache-pied depuis plusieurs années pour pouvoir créer de bonnes conditions de détention pour les détenus à Bruxelles, et des conditions de travail modernes et sûres pour les gardiens. Nous nous réjouissons donc aujourd'hui tout particulièrement que les travaux pour la prison de Haren puissent se poursuivre. Ces arrêts sont la confirmation que nous avons correctement géré ce dossier depuis le début», a déclaré Laurent Vrijdaghs, administrateur général de la Régie des Bâtiments qui opère en tant que maître d’ouvrage.
Le projet de la prison de Haren a remporté le prix du meilleur projet en matière d’infrastructure sociale aux Partnerships Awards 2019 qui récompensent les partenariats public-privé les plus pertinents. (lire La Chronique n°24, page 18)