Importance de la qualité de l’air intérieur, y compris dans les logements existants
La qualité de l’air intérieur est un sujet complexe qui ne se limite pas aux problèmes d’humidité et aux locaux de service d’une habitation. Dans les logements existants, on sous-estime encore souvent les besoins en ventilation, pourtant essentiels pour assurer une qualité de l’air acceptable. Le monitoring réalisé dans le cadre de l’étude Prio-Climat souligne le rôle crucial de la ventilation dans les pièces habitables telles que les chambres à coucher et les séjours.
Il ne faut pas négliger la qualité de l’air à l’intérieur des logements. En effet, elle peut entraîner un inconfort ainsi que des problèmes de santé à long terme. Or, dans les logements, l’air est susceptible d’être vicié, entre autres, par :
· des bio-effluents émis par les personnes (dont le CO2 est un bon indicateur)
· des polluants émis par les matériaux de construction et le mobilier
· le développement de moisissures associé à une humidité trop élevée.
Bien que certaines pièces ne présentent pas de signes visibles de mauvaise qualité de l’air (présence d’humidité, par exemple), il n’est pas garanti que l’air y soit de bonne qualité.
Monitoring dans 14 maisons
Certaines maisons étaient équipées d’un système de ventilation mécanique de type D (double flux mécanique). D’autres ne possédaient aucun système de ventilation ou étaient équipées de dispositifs de ventilation très sommaires (seulement quelques grilles ou extracteurs) non conformes à la norme NBN D 50-001.
La norme NBN EN 16798-1 classe la qualité de l’air en quatre catégories : haute (I), moyenne (II), modérée (III) et faible (IV). Celles-ci sont définies en fonction du niveau de concentration en CO2 par rapport à l’air extérieur.
Le monitoring souligne l’influence du système de ventilation sur la qualité de l’air intérieur. Les maisons munies d’un système D présentent globalement une meilleure qualité d’air que celles dépourvues de système de ventilation ou équipées de dispositifs de ventilation très sommaires.
Ainsi, on observe à la figure 1 que les séjours et les chambres à coucher des maisons avec un système D relèvent largement des catégories I et II.
De manière générale, la qualité de l’air dans les séjours s’est avérée meilleure que dans les chambres à coucher. Différents éléments peuvent expliquer la sensibilité moins marquée des séjours aux problèmes de qualité de l’air :
· contrairement à une chambre à coucher, le séjour est une pièce que l’on occupe habituellement moins longtemps et son volume est habituellement supérieur à celui d’une chambre
· les possibilités de renouvellement indirect de l’air sont souvent plus nombreuses que pour une chambre à coucher (utilisation de la hotte dans une cuisine ouverte, ouverture de la porte d’entrée directement dans le séjour, ouverture d’une porte vers une terrasse ou un jardin, …).
Lors de l’étude Prio-Climat, nous avons identifié plusieurs systèmes de ventilation innovants basés autant sur le système D (double flux mécanique) que sur le système C (alimentation naturelle et évacuation mécanique). Ces systèmes garantissent une ventilation efficace dans les chambres à coucher et sont plus faciles à installer en cas de rénovation. Ils sont décrits en détail dans l’article Buildwise 2021/06.09.
Résumé d’un article paru en p. 8-9 du Buildwise Magazine 2022/4. Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.