Un Belge sur deux est potentiellement prêt pour la pompe à chaleur
Selon une étude nationale sur le chauffage menée par Daikin et analysée par Eneco, l'Université de Gand et Techlink, la Belgique se trouve à un tournant crucial en matière de transition énergétique. Parmi les options qui s’offrent aux citoyens, la pompe à chaleur représente une solution techniquement et écologiquement intéressante, mais une grande partie de la population en connait mal les principes et les avantages.
Selon les résultats d’une vaste étude menée pour la deuxième année consécutive, un Belge sur deux pourrait potentiellement chauffer sa maison avec une pompe à chaleur sans que cela nécessite de travaux majeurs. Toutefois, cette possibilité semble être absente des réflexions lorsqu’une décision d’investissement doit être prise par les ménages. En effet, près de la moitié des participants à l'enquête (44,4 %) ont admis ne pas connaître les exigences ni les opportunités en matière de construction et de rénovation durables. Parmi ceux qui hésitent à adopter une pompe à chaleur, des préoccupations financières (28 %) et un manque de connaissance sur ces systèmes (28 %) sont les principaux freins.
Les Belges sont pourtant près de 60% à se montrer conscients de la nécessité urgente de s’engager dans une transition énergétique plus soutenable. En outre, sur un plan strictement technique, l’étude a prouvé que près de la moitié des habitations en Belgique sont potentiellement adaptées à une pompe à chaleur, notamment pour le chauffage électrique (95 %) et, dans une moindre mesure, pour le chauffage au mazout (1 sur 3). Cependant, la majorité des répondants persistent encore à maintenir ou à installer des chaudières à gaz, ce qui remet en question les engagements vers une transition énergétique durable.
Selon Luc De Smet, Director Strategy & Innovation chez Daikin, "un doute généralisé (demeure) quant à l'adéquation (des maisons des particuliers concernés) à cette technologie”. Pour Tom Defruyt, Innovation & VAS (Value Added Services) Manager chez Eneco, “l'évaluation de la demande de chaleur est une première étape cruciale” qui devrait permettre aux particuliers de déterminer la pertinence d'une pompe à chaleur pour leur propre habitation. L'étude menée par le VITO indique quant à elle que les prix actuels de l’énergie fait de la solution de la pompe à chaleur une option rentable pour les maisons dont la demande de chaleur est limitée à 70 W/m², voire 100 W/m² pour les habitations plus petites. Bref, il est erroné de penser que ce système de chauffe ne convient qu’aux nouvelles constructions.
tèmes dans les habitations existantes. D’où la nécessité, exprimée par le chercheur en économie de l’énergie à l'Université de Gand Sam Hamels, de faire la chasse aux idées préconçues à propos de cette technologie.
Pour accélérer la transition énergétique, les experts estiment par ailleurs nécessaire que des modifications fiscales puissent être engagées sans délai au niveau du fédéral afin de rendre l'électricité plus compétitive par rapport au gaz. Le momentum est bien présent, car 59 % des Belges se disent prêts à investir pour rendre leur logement économe en énergie afin de coller aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2030.