Tour énergétique durable testée à Dour
Les festivals de musique de Dour et Pukkelpop ont testé cet été une alternative aux groupes électrogènes diesels classiques pour leur alimentation électrique. Il s’agit d’une tour énergétique de 21 m de haut, équipée de capteurs solaires et d’une éolienne, qui a fourni une partie de la production d’énergie mobile.
Cette tour a été développée à l’Université technique d’Eindhoven (TU/e) en partenariat avec dix entreprises, dont les organisateurs des festivals en question. Depuis plusieurs années, le caractère polluant des festivals préoccupait Faas Moonen, ingénieur à la TU/e. Grâce aux 2,3 millions d’euros de subsides octroyés par le programme européen Interreg, il s’est attelé en 2017 à la réalisation d’une alternative durable. C’est ainsi qu’est née la Green Energy Mill (tour GEM).
Casse-tête
C’est surtout la combinaison des solutions mises en œuvre dans cette tour qui a constitué un vrai casse-tête car il s’agissait de produire un maximum d’énergie, de proposer un équipement esthétiquement attrayant et une garantie de sécurité. La production précise de la tour sera connue à l’issue de tests pratiques, mais elle devrait pouvoir générer de l’énergie durant 261 jours par an. La base de la tour est par ailleurs occupée par une batterie de 3 mètres de haut capable de stocker 90 kWh d’électricité.
La tour GEM devrait pouvoir générer de l’énergie durant 261 jours par an. (© Bart van Overbeeke)
Capteurs solaires
La plupart de l’énergie sera générée par une éolienne verticale de 700 kg (3 kW) positionnée à 18 mètres de haut. Une hauteur choisie en fonction du vent, dont la force culmine à plus de 18 mètres. En l’absence de vent, les panneaux photovoltaïques assureront une production stable d’électricité via quelque 140 petites cellules solaires flexibles à couches minces et 72 grandes cellules solaires flexibles que les organisateurs peuvent installer sur les toits de leurs camions-restos, toilettes mobiles ou tentes et brancher sur la batterie de la tour. Les panneaux photovoltaïques produiront 10 kW.
Attrait visuel
L’attrait visuel de la tour est assuré par 20 m² de panneaux solaires luminescents (LSC) mis au point à la TU/e. Comme ils n’ont pas besoin de lumière directe du soleil, leur champ d’application est plus large que celui des cellules solaires. Les panneaux LSC produisent en effet de l’énergie à l’ombre comme au soleil. Afin de déplier cette tour énergétique de 14 mètres, une grue est encore nécessaire pour ce premier exemplaire, mais la version définitive se dépliera automatiquement. La tour est pliable et sa mise en place se fait en moins d’un jour. Repliée, la partie en acier de la tour, qui pèse 3.500 kilos, fait environ un mètre d’épaisseur. L’ensemble est fixé à l’aide de 300 charnières et 542 boulons. Il ne nécessite aucun ancrage, mais bien un contrepoids en béton de 2,7 m³.
Et la construction?
Si ce concept s’avère prometteur, l’application sur chantier n’est pas encore pour demain. Par exemple, dans son état actuel, la tour GEM n’est pas utilisable en centre urbain, sa cohabitation avec des grues à tour serait également un point à surveiller et il faut encore déterminer si elle peut gérer les débits de courant de crête nécessaires sur les chantiers. Des possibilités se dessinent par exemple pour des événements de longue durée, des applications dans des réserves naturelles, pour un mât téléphonique temporaire ou des éclairages.