Recyclage du verre plat: le secteur de la construction peut franchement mieux faire
En 2016, la Belgique a recyclé 732.946 tonnes de verre, soit près de 87.000 tonnes de plus que l’année précédente (+13%), une partie provenant notamment de l’étranger. C’est ce qu’indiquent les chiffres de la fédération professionnelle de l’économie circulaire, Go4Circle.
C’est surtout le recyclage du verre creux qui a le vent en poupe. Toutefois, précise la fédération, on remarque dans le verre creux la présence d’emballages mal conçus qui entravent le recyclage. Quant au recyclage du verre plat, il abrite un potentiel considérable encore inexploité, surtout au niveau des vitres de voiture et du verre provenant de la démolition et de la rénovation des bâtiments. Go4Circle plaide donc pour une adaptation de la réglementation. «Dans le secteur automobile, il est possible de recycler les vitres des voitures, mais ce n’est toutefois pas encore le cas à l’heure actuelle. Il en va de même dans le secteur de la construction où le verre atterrit souvent dans le même conteneur que les gravats. A cet égard, il serait peut-être opportun d’envisager une règlementation qui imposerait que le verre présent lors de travaux de démolition puisse être démonté séparément», souligne Werner Annaert, directeur de Go4Circle.
Des nouvelles combinaisons de matériaux qui entravent le processus de recyclage
Le recyclage du verre est une arme de choix dans la lutte contre les émissions de CO2 et, par conséquent, dans la réalisation des objectifs climatiques du pays. Pour chaque tonne de verre recyclé utilisée comme matière première, l’industrie émet 670 kg de CO2 en moins. En 2016, ce sont ainsi pas moins de 491.074 tonnes de CO2 qui ont été évitées, soit l’équivalent des émissions de 260.000 voitures.
Des évolutions négatives sont toutefois aussi à déplorer. «Nous constatons que les producteurs de bouteilles ou les emballeurs utilisent sans cesse de nouvelles formes de matériaux. C’est notamment le cas du verre auquel sont ajoutés des métaux ou d’autres matières premières dans le but d’obtenir des effets visuels spéciaux, ce qui est sans doute très porteur au niveau marketing, mais s’avère très souvent néfaste pour la recyclabilité», déplore Werner Annaert, qui appelle de ses vœux une réglementation qui découragerait, voire interdirait certaines combinaisons de matériaux