Nemo Link, un chantier complexe et inédit
Elia et National Grid ont inauguré la Nemo Link, la première interconnexion électrique sous-marine entre la Belgique et le Royaume-Uni.
Sa mise en service marque une nouvelle étape dans l’intégration du système électrique européen, favorisera la transition vers un système énergétique durable et abordable et offrira également une plus-value au niveau de la sécurité d'approvisionnement.
Cette première interconnexion sous-marine entre la Belgique et le Royaume-Uni est un projet titanesque et constitue une première pour la Belgique tant d’un point de vue technique que stratégique. Il offrira aussi aux deux pays un accès à un éventail énergétique plus large et des opportunités de développement sur d'autres marchés de l'électricité. Au cours des cinq prochaines années, National Grid investira plus de 2 milliards d'euros dans de nouvelles interconnexions en Europe.
Nemo Link est en outre la première interconnexion du Royaume-Uni depuis 2012 et augmente d'un quart la capacité de production d'électricité issue de ces câbles.
Un projet et un câble uniques
L’interconnexion constitue un véritable événement pour Elia et est inédite à plus d’un titre: première interconnexion avec le Royaume-Uni, première interconnexion sous-marine et première fois qu’Elia va utiliser la technologie Hvdc (High Voltage Direct Current). Cette technologie est la meilleure option pour ce projet car les deux réseaux électriques ne sont pas synchronisés. De plus, elle offre l’avantage de mieux régler les flux. Enfin, c’est le premier câble de ce type dans le monde. Il a été conçu au Japon et est unique par son niveau de tension (400 kV) et par le matériau utilisé pour son isolation, le Xlpe (cross-linked polyéthylène).
Les partenaires procéderont d’abord à une phase de test avec échange d’énergie, dernière étape avant la mise en service prévue pour le 1er trimestre 2019. Elia et National Grid mettent les infrastructures à disposition des acteurs de marché qui seront les principaux protagonistes des échanges d’électricité entre les deux pays.
Nemo Link prévoit des échanges d’électricité pour une capacité prévue de 1.000 MW (équivalent à la capacité d’un réacteur nucléaire), ce qui constitue également une plus-value non négligeable pour la sécurité d’approvisionnement.
Un patrimoine historique marin à respecter
Nemo Link est donc un projet commun d'Elia (Belgique) et de National Grid (Grande-Bretagne), qui ont créé une joint venture avec une équipe mixte belgo-britannique. L’inauguration du projet marque l’aboutissement d’un travail gigantesque de près de 10 ans. Et pour cause, relier les stations de conversion de Richborough au Royaume-Uni et Herdersbrug en Belgique grâce à un câble sous-marin de 140 km (dont 130 km en mer) était un projet complexe qui comportait de nombreux défis techniques. Parmi eux, le fait que le câble Nemo Link soit construit sur une des routes maritimes les plus fréquentées de la planète et qui a de surcroît été le théâtre de moments dramatiques de l’Histoire. Dès lors, le chemin du câble a dû être minutieusement examiné afin de respecter ce patrimoine historique, comme un bombardier américain, et de détecter la présence d’explosifs. C’est ainsi que 46 bombes ont dû être neutralisées. A cet effet, Nemo Link a travaillé en étroite collaboration avec les différents Gouvernements et services militaires de Belgique, du Royaume-Uni et de France.