Mobilité, première belge à Han-sur-Lesse
Les essais avec un véhicule autonome se multiplient un peu partout dans le monde. Il y a moins d’un an, l’institut Vias avait déjà effectué un tel test sur un circuit privé et fermé à la circulation. Avec l’essai de Han-sur-Lesse, on est donc passé pour la première fois chez nous en conditions réelles. Et ce, moyennent quelques modifications du code de la route afin de permettre à un véhicule sans chauffeur de circuler sur la voie publique.
Concrètement, la navette circulera pendant les prochaines semaines sur un trajet d’environ 500 m, allant du parking des autocars à la billetterie du domaine des Grottes de Han. Dans un futur proche, elle pourrait aller jusqu’à l’entrée des grottes, sur un trajet de plus de 1,5 km. L’objectif est notamment d’étudier les réactions des passagers et des usagers de la route.
Pour réaliser ce test, l’institut Vias a dû suivre scrupuleusement la procédure rédigée par le Spf Mobilité et résoudre une multitude de problèmes pratiques liés notamment à l’immatriculation et à l’assurance du véhicule, ainsi qu’au permis de conduire des personnes qui doivent pouvoir reprendre les commandes en cas de problème.
Quant à la navette autonome, elle se positionne grâce à un signal Gps et détecte les autres usagers et les obstacles à l’aide de capteurs Lidar. De tels engins sont parfaitement adaptés aux campus, parcs d’attractions et pour transporter des gens du parking d’un l’hôpital vers son entrée par exemple. Ils peuvent également accroître la mobilité des seniors ou des personnes à mobilité réduite puisqu’ils peuvent aussi accueillir des personnes se déplaçant en fauteuil roulant.
Alors que la tendance est clairement de ne plus prendre sa voiture pour se rendre dans les centres-villes mais d’opter pour les transports en commun, la navette autonome se pose en solution complémentaire pour ce type de déplacement.
Nous n’en sommes néanmoins qu’aux prémices et nombre d’obstacles doivent encore être surmontés, notamment au niveau technologique (la pluie intense, le brouillard et la neige peuvent occulter les capteurs Lidar de la navette) et de l’infrastructure publique (les véhicules autonomes doivent pouvoir détecter en tous endroits les panneaux de signalisation et les bandes de circulation).
Sans oublier l’aspect psychologique, le tout étant de savoir dans quelle mesure les gens sont prêts à faire confiance à un véhicule autonome et s’ils vont l’utiliser. Question de générations sans doute, après avoir conduit sa propre voiture pendant plusieurs dizaines d’années, difficile, sans doute, de lâcher le volant…
Ceci dit, constructeurs et autorités publiques misent largement sur cette nouvelle technologie qui, à terme, devrait aider à se rapprocher de l’objectif de zéro tué sur les routes. Une chose est sûre, la mobilité sera plus partagée, plus connectée et plus intermodale et nul doute que les véhicules autonomes s’intègrent dans cette logique.