En tant qu’abonné, vous avez un accès à tous les articles sur BATICHRONIQUE.be

Durabilité

Les pompes à chaleur, dindons de la farce de la transition énergétique?

InfoPompeaChaleur.be, la plateforme réunissant plusieurs producteurs et distributeurs belges de pompes à chaleur, se pose de grandes questions sur la politique énergétique actuelle de la Belgique. En cause: des mesures jugées discriminatoires à l’égard des pompes à chaleur. Le secteur voudrait donc moins de bla-bla et plus d’actes.

info pompes

«Tant le Gouvernement fédéral que le Gouvernement régional et tous les ministres compétents se déclarent des partisans enthousiastes des énergies renouvelables. Mais dans la pratique, on agit bien trop peu pour soutenir toutes les applications relatives aux développement des énergies renouvelables», laisse entendre InfoPompeaChaleur.be dans un communiqué de presse qui reflète le désarroi du secteur.

Pour ce groupement professionnel, il est évident que les pompes à chaleur (PAC) sont fortement négligées. Avec pour conséquence majeure que la croissance du marché des PAC ne correspondrait dès lors pas du tout au potentiel de cette technologie en matière d’énergie renouvelable et de réduction des rejets de CO2. «On vend actuellement moins de 10.000 pompes à chaleur par an contre plus de 200.000 chaudières au gaz et au mazout, alors que tout le monde s’accorde à dire qu’il faut mettre un terme à l’ère des combustibles fossiles. Comment expliquer cela?»

Notre électricité coûte trop cher par rapport aux combustibles fossiles

Une question de pure rhétorique dans la mesure où InfoPompeaChaleur.be s’est déjà fait une religion à ce sujet. A commencer par le trop grand fossé financier entre l’électricité et les combustibles fossiles en Belgique. Or, tous les types de pompes à chaleur ont besoin d’électricité pour fonctionner.

«Nous produisons en Belgique de l’électricité à environ 5 centimes/kWh. Nos centrales sont déjà totalement amorties et l’électricité qu’elles produisent est aujourd’hui la moins chère d’Europe. Or, cette même électricité est revendue aux utilisateurs particuliers à environ 30 centimes/kWh, soit le tarif le plus cher d’Europe! Ce tarif élevé est la conséquence des différentes taxes qui frappent le prix de l’électricité pour financer la transition vers l’énergie renouvelable. Le secteur fossile y échappe, alors que ce sont précisément ses rejets de CO2 qui contribuent au réchauffement climatique», s’insurgent les représentants du secteur. Le ressentiment des professionnels est encore amplifié par le fait qu’on n’opère aucune distinction entre les différentes applications qui nécessitent de l’électricité. «La personne qui chauffe sa maison avec une pompe à chaleur paie l’électricité au même tarif que celle qui utilise des radiateurs électriques. Ce serait pourtant beaucoup plus logique d’utiliser un autre tarif d’électricité pour les personnes qui investissent dans un système de chauffage qui relève de l’utilisation rationnelle de l’énergie. Ce principe est déjà appliqué aux voitures électriques, ce devrait donc également être possible pour les pompes à chaleur.»

Le calcul PEB actuel discrimine les pompes à chaleur

Autre grief: lors du changement du calcul de la PEB, en mars 2017, les panneaux photovoltaïques ont été considérablement privilégiés; on considérait qu’ils étaient plus efficaces que les pompes à chaleur pour atteindre un meilleur niveau E. Cela a rendu les PAC moins attrayantes. Les Gouvernements régionaux ont depuis lors revu leur position et compris qu’il était important de favoriser un mixte énergétique, les panneaux photovoltaïques seuls ne suffisant pas à atteindre les objectifs fixés par l’Europe. Le mode de calcul PEB sera donc adapté le 1er janvier 2018, afin que la valeur des pompes à chaleur soit estimée correctement et qu’elles gagnent en importance dans le calcul du niveau E.

«Il est toutefois regrettable que le calcul PEB se base toujours sur une efficacité énergétique primaire de 2,5 pour l’électricité (ce qui représente l’énergie nécessaire à la source pour couvrir la consommation énergétique finale) alors que la Commission européenne a décidé en 2016 de baisser ce chiffre à 2, étant donné que la production d’électricité est déjà devenue plus écologique. Si notre pays suivait cette directive européenne, les pompes à chaleur obtiendraient un score nettement meilleur dans le calcul PEB

 

Newsletter

Recevez notre newsletter et soyez au courant des dernières actualités

La veille des projets