Seul le Luxembourg, avec 1,7 tonne d’émissions de CO2 par habitant, dépasse la Belgique dans ce classement. La grande majorité des émissions de CO2 résidentielles en Europe est certes due à la consommation d'énergie pour le chauffage des locaux, mais le problème n’est pas climatique. Le principal problème est lié à l’état du parc immobilier. En effet, les maisons belges sont grandes, vétustes et très énergivores.
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Si l’on compare ces chiffres aux pays voisins dont le climat est similaire, les familles , émettent beaucoup moins de CO2 par habitant. Un Néerlandais, par exemple, n’en émet que 0,95 tonne. De plus, le chauffage n’est pas un poste de consommation aussi important dans les pays voisins. Dans les ménages belges, pas moins de 73,5 % de la consommation totale d'énergie est consacrée au chauffage des habitations. C'est 9,9 % de plus que la moyenne européenne (63,6 %), 10 % de plus qu'en Allemagne, 11,6 % de plus qu'en France et pas moins de 16 % de plus qu'aux Pays-Bas.
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Taille, âge et type de bâtiment
Les déperditions thermiques et la demande de chaleur d'une maison sont déterminées par la taille, l'âge et le type de bâtiment résidentiel. Le parc immobilier belge obtient de mauvais résultats dans ces 3 domaines, en comparaison avec les logements du reste de l’Europe .
Tout d'abord, la surface moyenne des bâtiments en Belgique est la troisième plus grande en Europe, avec 124 m². Plus la surface d'une habitation est grande, plus ses besoins en chauffage sont importants.
En outre, près d'un logement belge sur deux a plus de 60 ans. Le Royaume-Uni est le seul pays européen où la proportion de logements construits avant 1946 est légèrement supérieure. Plus une maison est ancienne, plus elle risque d'avoir une mauvaise performance énergétique et des besoins en énergie de chauffage élevés.
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Enfin les Belges vivent principalement dans des lotissements (semi-)ouverts et seuls 2 d’entre eux sur 10 vivent en appartement, alors que la moyenne européenne est de plus de 4 sur 10. Les appartements sont le type d’habitation où les pertes de chaleur sont généralement le plus faibles en raison d'une enveloppe réduite du bâtiment. Tandis que les maisons individuelles ont une enveloppe de bâtiment maximale et par conséquent, des déperditions thermiques élevées et une demande de chaleur plus importante.
«Pour notre Baromètre de l'isolation 2020, nous avions calculé que 20,6 % de tous les bâtiments résidentiels de notre pays n'avaient toujours pas de toiture isolée, 55,3 % pas d'isolation des murs extérieurs et 66,4 % pas d'isolation des sols. Dans notre Baromètre de l'isolation 2021, nous avons calculé qu’en isolant ces toits, murs et planchers non isolés à une valeur de 0,24 W/m²K - l’objectif de la Belgique pour 2050 - on pourrait économiser pas moins de 37.807 GWh dans notre pays, ce qui équivaut à une réduction des émissions de CO2 de pas moins de 7,62 Mt et à une économie sur la facture énergétique de pas moins de 2.523 milliards d'euros. Et encore, nous ne parlons que de l'isolation des toits, des murs et des planchers qui ne sont pas du tout isolés. Il n’est même pas tenu compte des milliers de toits, de murs et de planchers qui sont insuffisamment ou mal isolés» explique Pieter Bailleul, technical manager de Recticel Insulation.
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