Le Luxembourg met résolument le cap sur le circulaire
Coincé entre la France, l'Allemagne et la Belgique, Le Grand-duché fait plus que se défendre en matière de construction circulaire. Son engagement précoce en faveur de cette conception particulière de la construction fait même de lui un véritable précurseur puisque le pays a intégré ces principes dans sa stratégie nationale il y a déjà trois ans d’ici.
“Quand on n’a pas de pétrole, on a des idées” disait l’adage français au beau milieu de la crise pétrolière. Aujourd’hui, c’est le Grand-duché de Luxembourg qui se distingue en misant résolument sur la construction circulaire. L'école internationale Michel Lucius a par exemple récemment fait l'objet d'un projet de rénovation profondément ancré dans les principes du circulaire. Un chantier qui a amené le bureau d’architectes responsable du projet à démanteler un ancien bâtiment de salles de classe obsolète et à réutiliser ses matériaux de manière créative. Les poutrelles de l'ancien bâtiment ont par exemple été réutilisées pour construire une pergola, ornée de tissus recyclés et colorés. Les restes de béton produits sur le chantier ont par ailleurs été concassés et mélangés à du ciment neuf pour paver la cour, pour fabriquer des bancs et pour créer des jardinières.
Ce ne sont là que quelques-uns des exemples de réutilisation opérée par l’architecte sur ce site. Les coûts engendrés par le chantier sont dans l’ensemble assez comparables à ceux d’un chantier neuf, cependant le projet a considérablement réduit les émissions de CO2 et la production de déchets. Si une approche conventionnelle avait été privilégiée, on aurait obtenu pas moins de 79 % de déchets en plus. Distingué en 2023 par le prix d'architecture de l'Union européenne, le projet démontre l’intérêt d’une prise en main sérieuse des questions liées aux émissions mondiales de carbone générées par le secteur de la construction. Celui-ci représente en effet plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.