La région bruxelloise serre la vis pour inciter à mieux isoler le bâti de la capitale
A Bruxelles, dans la plupart des communes, les règles s’affinent et se durcissent quant aux normes d’isolation, d’économie d’énergie et de certification PEB. La récente loi conditionnant l’indexation des loyers et les contrats de bail à l’obtention d’un certificat PEB D a minima, implique pour les propriétaires immobiliers d’investir massivement dans leur bien s’ils veulent être en accord avec la réglementation. La capitale s’apprête à aller plus loin, en imposant des contraintes supplémentaires, notamment au niveau des châssis.
Fini le PVC non-recyclé des années 90, seul le bois remporte les faveurs de la Région : pour obtenir les primes (qui peuvent couvrir jusqu’à 20% du prix des travaux), et améliorer leur certification PEB, de nombreux bâtiments devront faire peau neuve. C’est d’autant plus vrai lorsqu’on regarde le parc immobilier bruxellois, encore composé à 40% d’habitations datant d’avant 1945, et d’une majorité de bâtiments au PEB E, F ou G.
Une problématique à ne pas sous-estimer
Dans ce processus, certaines choses primordiales sont à prendre en compte. Premièrement, il est important de savoir que les primes ne sont accessibles que si les châssis sont installés par un entrepreneur homologué. Opter pour des professionnels du châssis, qui peuvent superviser les commandes, de la fabrication au placement en passant par les étapes administratives nécessaires à l’obtention de tous les certificats échéants, est la meilleure option pour s’assurer une remise aux normes et une conformité administrative maximales.
Deuxièmement, des communes comme Watermael-Boitsfort, Saint-Gilles ou Ixelles ont déjà décidé de rendre obligatoires les châssis en bois (toutes essences confondues), excluant de faits des milliers de bâtiments de l’accès aux primes et certifications. Il est important de noter que ces communes envoient déjà massivement des demandes de régularisation aux propriétaires ayant placé du PVC, même récemment. Ces communes à majorité Ecolo ouvrent la marche : une nouvelle loi s’appliquant à l’ensemble de la ville de Bruxelles entrera prochainement en vigueur, et soulève déjà de nombreuses interrogations.
Enfin, la tendance semble se généraliser et s’accélérer, et on peut imaginer un durcissement des règles dans toutes les communes du royaume.
Les propriétaires qui remplacent leurs châssis aujourd’hui, même dans une commune plus « laxiste », doivent prendre ce futur en compte, dans le choix des matériaux, des techniques et des entrepreneurs. Il en va de même pour les architectes qui accompagnent les projets de rénovation plus conséquents : les tendances actuelles et futures sont à surveiller de près et à inclure dans leurs plans.
Flambée des prix et allongement des délais
En outre, les exigences en termes de matériaux et de performance des châssis, couplées aux pénuries et à l’augmentation des prix partout dans le monde, entrainent le risque de se retrouver avec des milliers de propriétaires fonciers qui ne sont plus en mesures de remplacer les châssis qui arrivent en fin de vie, et dont les prix aujourd’hui sont parfois 3 fois plus conséquents qu’il y a 20 ans. A titre d’exemple, le prix du bois a augmenté de 20% entre 2021 et 2022.
Enfin, les exigences légales toujours plus strictes vont provoquer immanquablement une explosion des demandes de rénovation, risquant d’entrainer des délais à rallonge du côté des menuisiers, fabricants et entrepreneurs et davantage de pénuries de matériaux. Sur l’année 2022, le nombres de demandes d’accompagnements pour des projets de rénovation ont déjà grimpé de 50% comparé à 2021.