La mobilité, une affaire de partage
La traditionnelle Semaine de la Mobilité et le dimanche sans voiture se dérouleront du dimanche 16 au samedi 22 septembre. A Bruxelles, le fil rouge des multiples actions organisées à cette occasion sera la mobilité partagée.
La tendance se précise, du moins parmi les citadins, posséder sa propre voiture n’est plus spécialement une priorité. Ils préfèrent pouvoir en utiliser une lorsqu’ils en ont réellement besoin. Il est vrai que circuler et, de plus en plus souvent, chercher une place de parking, mettent la patience à rude épreuve. C’est pourquoi la Région bruxelloise a choisi cette 18e édition de la Semaine de la Mobilité pour faire découvrir aux Bruxellois les avantages de la Shared Mobility et pour les encourager à recourir aux divers moyens de transport partagés. Elle veut ainsi réduire la densité du trafic et rendre l’espace public aux habitants.
Avec le slogan: «Ma voiture? Plus besoin de posséder, il suffit de partager», le ministre bruxellois de la Mobilité et des Travaux publics, Pascal Smet, lance un message fort et incite à la réflexion. «Chaque bruxellois devrait se poser cette question. Pour désengorger, embellir et faire respirer Bruxelles, nous devons tous remettre nos habitudes en question, réfléchir à comment nous nous déplaçons, adopter de nouveaux comportements et, qui sait, abandonner définitivement notre véhicule personnel pour le plus grand bien de notre ville et de ses habitants. Les solutions existent bel et bien et de nombreux citoyens ont compris cette nouvelle culture». Grâce au développement du carsharing, du vélo partagé, des transports publics et des nouvelles technologies telles que la nouvelle app Joyn Joyn, par exemple, Bruxelles tisse sa trame de capitale de la mobilité partagée pour les années à venir.
Considérer la mobilité comme un service
Près de 370.000 voitures circulent quotidiennement dans Bruxelles (voir notre article en page XXX). De plus, les voitures sont garées dans la ville durant 97% du temps et 30% du trafic dans les quartiers bruxellois est généré par la recherche d’une place de parking. De même, 70% de l’espace public bruxellois est réservé aux voitures (voirie et parking). Autant de bonnes raisons de changer la donne, de promouvoir les moyens de transport partagés et de considérer la mobilité comme un service. Cette vision privilégiant l’usage plutôt que la possession ne cesse d’ailleurs de se développer en Europe et d’ailleurs Bruxelles n’est pas en reste.
Carsharing Summer Experience
C’est également dans cette optique qu’a été lancée, le 25 juin dernier, la Carsharing Summer Experience. Elle permet aux Bruxellois de tester jusqu’au 22 septembre l’offre des 5 opérateurs de carsharing dans la capitale.
Quant à la Semaine de la Mobilité proprement dite, elle, sera truffée d’initiatives et animations prouvant que la voiture n’est plus incontournable pour se déplacer efficacement en ville. Impossible de tout citer ici, le tout étant détaillé sur le site https://www.mobilmix.brussels/fr.
Joyn Joyn, assistant personnel de mobilité
En préalable à la Semaine de la Mobilité, la nouvelle application Joyn Joyn a été lancée et se veut un assistant de mobilité au quotidien. Totalement gratuite, elle compare en temps réel les différentes possibilités de transport pour l’utilisateur et intègre tous les moyens de déplacements disponibles tels que la voiture, la voiture partagée, avec chauffeur, le train, le tram, le bus, le métro, les vélos partagés, les taxis, les trottinettes et les scooters électriques,… afin d’aider l’utilisateur à visualiser en temps réel les meilleurs options pour se déplacer dans la capitale. A ce jour, Joyn Joyn ne fonctionne qu’à Bruxelles, mais le but est évidemment d’assurer son essaimage dans d’autres villes. (www.joynjoyn.com).
A noter également parmi de nombreuses autres activités, l’action «A l’école/Au travail sans voiture» de Bruxelles Mobilité par laquelle les entreprises et écoles bruxelloises s'engagent toute la semaine pour une mobilité alternative. Ainsi, MaestroMobile revient avec son Smart Mobility Challenge et lance aux employés des entreprises le défi d’utiliser le plus grand nombre possible de moyens de transport partagés. Cette édition pourra compter sur la participation de personnalités politiques (ministres, bourgmestres,…) et du milieu économique (Beci, Voka,…) qui testeront la réalité de la mobilité sur le terrain.
Edf Luminus fermera quant à elle son parking pendant toute la semaine et offrira à ses employés la possibilité de tester gratuitement les transports publics ou des vélos électriques.
De leur côté, les écoles bruxelloises seront également sur le pont et organiseront toute une série d’activités, deux d’entre elles ayant choisi de fermer leur rue aux voitures pendant toute la semaine.
Bref, dans les villes en tout cas, les idées ne manquent pas, les formules alternatives non plus, les pouvoirs publics suivent ou initient le mouvement, reste à changer les comportements et les mentalités, à se remettre en question. A défaut on ne pourra qu’avancer sur la voie du recul.