La guerre des métaux rares, une contre-histoire de la transition énergétique
Révolution numérique, transition énergétique, mutation écologique, etc… Autant de termes relayés au quotidien et sur tous les tons, qui nous font miroiter un nouveau monde enfin affranchi des matières fossiles, des pollutions, des pénuries et des tensions politiques et militaires qui en découlent.
Et si tout ça n’était qu’un leurre? Et si l’Homme, comme il en a pris l’habitude, ne faisait que remplacer une dépendance par une autre, tout aussi mortifère pour la planète et ses habitants? Et si la transition énergétique pâtissait, in fine, de sa faute originelle, à savoir qu’elle a été pensée hors sol?
C’est en tout cas le postulat du livre de Guillaume Pitron «La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique», un ouvrage, fruit de six ans d’enquête, qui vient mettre un sérieux vent à l’allégresse générale.
Six ans d’enquête pour un sérieux pavé dans la mare
Guillaume Pitron est loin d’être un farfelu adepte de la «théorie du complot». Journaliste pour Le Monde Diplomatique, Géo et National Geographic, lauréat du Prix Erik Izraelewicz en 2017 pour son enquête «Braderie forestière», publiée dans Le Monde diplomatique en octobre 2016, et auteur de nombreux documentaires réalisés à travers le monde et diffusés sur les grandes chaînes de télévision, Il intervient aussi régulièrement auprès du parlement français et de la Commission européenne sur le sujet des métaux rares.
La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique est sont premier ouvrage.
Bientôt une dépendance aux métaux rares?
Le pitch est simple: en nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance. Celle des métaux rares. Ils sont en effet devenus indispensables au développement de la nouvelle société écologique (éoliennes, panneaux solaires, etc.) et numérique (ils se nichent dans nos smartphones, nos ordinateurs, tablettes et autres objets connectés de notre quotidien). Or, prévient l’auteur, les coûts environnementaux, économiques et géopolitiques de cette dépendance risquent d’être pire encore que ceux auxquels fait face la société industrielle actuelle.
Terres rares, graphite, chrome, germanium, platinoïdes, tungstène, antimoine, béryllium, fluorine, rhénium... et bien sûr le prométhium. Pour Guillaume Pitron, il ne s’agit de rien moins que du «prochain pétrole» tant ils sont appelés à remplacer l'or noir.
Et la question de se poser, où et comment allons-nous nous procurer ces ressources? Qui seront les vainqueurs et les vaincus sur ce nouvel échiquier des métaux rares? Quel prix pour les économies, l'environnement, les Hommes…?
L’ouvrage pose des constats et proposent des pistes de réflexion au travers du prisme économique, écologique et géopolitique.