La France lance son plan «Marshall» pour améliorer la performance énergétique des bâtiments
Rénover un quart du parc immobilier de l'Etat en cinq ans et 500.000 logements par an: c’est l’ambition du gouvernement français qui a dévoilé un nouveau train de mesures pour améliorer la performance énergétique des bâtiments. Coût: 14 milliards d'euros sur cinq ans.
Dans le détail, le Gouvernement a repris l'objectif de 100.000 logements HLM annuels rénovés par les bailleurs sociaux et vise 250.000 logements particuliers rénovés annuellement grâce à des mécanismes existants (crédit d'impôt, certificats d'économie d'énergie,...).
Une commission doit aussi plancher sur de nouvelles incitations réglementaires ou fiscales, comme, par exemple, un bonus-malus appliqué sur la taxe foncière ou lors de la vente des logements, en fonction de leur performance énergétique. Le plan gouvernemental vise aussi la rénovation de 150.000 «passoires thermiques» par an.
1,8 milliard pour le parc de l'Etat
Quelque 50.000 logements privés occupés par des ménages modestes sont actuellement rénovés annuellement grâce aux aides publiques du programme «Habiter mieux». C’est trop peu. Beaucoup trop peu. Et pour cause, on recense en France 7,4 millions de logements privés particulièrement énergivores (étiquetés F ou G), occupés par 2,6 millions de ménages modestes, rappelait mi-octobre le collectif d'association «Rénovons». Pour ces ménages, l'enjeu n’est pas seulement énergétique, mais aussi social et financier, un logement mal isolé augmentant de façon exponentielle les dépenses de chauffage.
Le programme gouvernemental prévoit de rénover d’ici 2022 la moitié des passoires énergétiques occupées par des propriétaires précaires. Ce n’est pas tout puisqu’il est également prévu d’interdire la mise en location de tels logements à partir de 2025.
Et comme charité bien ordonnée commence par soi-même, l'Etat va aussi agir sur son propre parc immobilier pour «transformer les bâtiments publics en bâtiments exemplaires», en rénovant le quart d'entre eux en cinq ans.
Pour cela, un milliard d'euros supplémentaires, soit 1,8 milliard d'euros au total, seront consacrés aux travaux nécessaires, en priorité dans les bâtiments scolaires.