Index de réchauffement des villes : toutes ne sont pas exposées avec la même intensité
Si l'Europe est le continent qui semble le plus exposé à l'élévation la plus rapide des niveaux de température, ce réchauffement ne frappe pas les villes de la même manière.
Bruxelles est l'une des villes européennes les plus touchées par la surchauffe urbaine. Il arrive fréquemment que la différence de température y atteigne 8 degrés...
Avec une année 2023 qui a connu un nombre record de jours de chaleur extrême, et face à un phénomène auquel nous sommes désormais contraints de nous adapter de la manière la plus intelligente possible, il est devenu important d'identifier les solutions les plus adaptées à cette évolution, d'engager une politique d'innovation, et de pointer les zones du continent où les effets de cette augmentation des phénomènes de canicule produit ses effets les plus marquants. A cet égard, l'étude menée par Sweco portant sur 24 villes est particulièrement intéressant, dans la mesure où il utilise le tableau de bord des risques climatiques du projet de recherche européen PROVIDE. Ses conclusions révèlent une lacune significative dans les plans climatiques des villes, notamment en ce qui concerne les préoccupations liées à la chaleur.
Ce phénomène de surchauffe des zones urbaines est particulièrement préoccupant, car plus de 70 % des Européens vivent dans des villes. Et ce pourcentage est appelé à progresser encore puisque les prévisionnistes annoncent 84% de concentration des Européens dans les zones urbaines d'ici à 2050.
Désormais bien identifié par les spécialistes de l'urbanisme, l'effet d'îlot de chaleur urbain (ICU) a amené certaines villes à adopter des mesures fortes. Les plus efficaces d'entre elles visent à se concentrer sur la protection des groupes les plus vulnérables (écoles maternelles, établissements d'hébergement pour personnes âgées, maisons de repos et de soins (MRS).
Ne pas s'adapter est une double erreur. D'abord parce que l'inaction se solde par des problèmes qui deviennent réellement préoccupants (notamment avec des hausses notables des niveaux de mortalité), mais aussi parce que des financements sont dès aujourd'hui disponibles pour se protéger sans dépenser trop d'argent. Ainsi, plus 680 milliards d'euros du budget de l'Union européenne ont été alloués à des mesures liées au climat pour la période 2021-2027.
L’une des villes analysées est Bruxelles, où Sweco travaille déjà sur des projets de lutte contre la chaleur. En raison de l’effet d’îlot de chaleur urbain (ICU), Bruxelles connaît des températures urbaines jusqu’à 8°C plus élevées que celles des zones rurales environnantes. Le nombre de jours de stress thermique modéré devrait augmenter de 150 % entre 2020 et 2100, soit neuf jours supplémentaires par an. Les données historiques montrent une augmentation significative de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur, ce qui constitue une menace sérieuse pour la santé publique, les infrastructures et les ressources.
Parmi les réponses activées par la capitale de l'Europe, on notera la création et l'amélioration des espaces verts et de la biodiversité à travers des projets tels que «Réseau Nature» et la Forêt Urbaine de Neder-Over-Heembeek, ainsi que la diversification des plantations d'arbres dans le Plan Air-Climat-Énergie, mais aussi l'adaptation des infrastructures telle que prônée par le Guide de Construction Durable et la rénovation des bâtiments pour améliorer le confort estival.
Pour accéder au rapport de SWECO, cliquez ici.