Focus sur la station «Bourse-Grand Place»
La Stib, les édiles locaux et le ban et l’arrière-ban de la mobilité bruxelloise ont opéré une descente en fanfare dans la station du prémétro Bourse-Grand Place totalement rénovée après quelque 22 mois de travaux. Une inauguration où on a plus parlé de vélos que de (pré)métro, preuve que la multimodalité fait son chemin dans la capitale. Qui plus est, dans une station qui se trouve juste sous le piétonnier du centre-ville.
Les travaux, effectués BPC et Cegelec pour le compte de Bruxelles Mobilité et la Stib, ont donc porté sur une rénovation complète de la station, qui était jusqu’ici une des plus glauques du réseau, sur la création d’un pôle vélo avec un parking pour 800 vélos et un atelier de réparation de vélos et, enfin, d’un espace culturel. L’accent a également été mis sur l'amélioration de l'accessibilité, de la sécurité, de l'éclairage avec des leds de couleurs et de la propreté.
Le «Moving ceiling» de Pol Bury sur le plafond de la mezzanine de la station.
La partie centrale au niveau -1 accueille le parking vélo, l’espace artistique «Qartier» dans la partie sud et un point vélo (dont un bike-wash) en cours de finalisation dans la partie nord. Le niveau -2 a quant à lui eu droit à une rénovation complète dans le respect de son aspect originel.
Les vieux trams d’une fresque de 13 m de large de Paul Delvaux assurent la transition vers les quais actuels.
L’accessibilité de la station est garantie par les deux grandes entrées principales, en plus des six déjà existantes, et par un ascenseur supplémentaire de taille XL destiné essentiellement aux Pmr et aux vélos-cargos.
Cap sur l’intermodalité avec un vaste parking pour vélos.
Plus de 10 tonnes de déblais
La réalisation d’un chantier de cette ampleur, en plein centre-ville et en maintenant la station en activité, n’a pas coulé de source. Plus de 10 tonnes de béton, pavés et armatures ont été découpées et évacuées pour améliorer les accès à la station, le tout, en assurant une coordination optimale de toutes les équipes du projet. Il faut savoir en effet que plus de 2 millions d’usagers prennent chaque année le tram dans cette station souterraine, inaugurée en 1976, et qui joue désormais la carte de l’intermodalité avec le vélo. Le parking vélos offre ainsi 194 places en accès libre, 610 places sécurisées pour les vélos classiques et 18 places sécurisées pour les vélos-cargos. Il est facilement accessible via de larges escaliers équipés de goulottes ou via un ascenseur. Soit dit en passant, un second grand parking vélos (270 places sécurisées et 300 places en accès libre) sera inauguré le mois prochain à la station de métro De Brouckère.
Un espace culturel de 500 m2.
Dimension artistique
Mais la station Bourse-Grand Place accueillait déjà des œuvres de Pol Bury (Moving ceiling-1976) et de Paul Delvaux (Nos vieux trams bruxellois-1978), lesquelles ont été restaurées et mises en valeur grâce à un éclairage adapté. Le volet artistique est encore renforcé, d’une part, par la présence de nouvelles œuvres sous la forme de portraits de pionniers du vélo et de la course cycliste et, d’autre part, par l’aménagement de la salle «Qartier» de 500 m2, jusqu’ici délaissée et squattée, et désormais accessible au grand public et aux jeunes talents.
L’architecte en charge du projet, Gordana Micic: établir un dialogue entre le piétonnier en surface et la «rue couverte» en sous-sol.
Comme l’explique Gordana Micic, l’architecte en charge du dossier à Bruxelles Mobilité, un des partis pris était d’établir un dialogue entre la surface – soit le piétonnier – et le sous-sol en ouvrant ce dernier comme une vaste rue intérieure. A l’époque de la construction de la station déjà, les architectes Maxime Brunfaut et Jean Petit avaient imaginé une galerie souterraine Nord-Sud, un axe retenu par les concepteurs actuels. L’architecte a également travaillé sur les contrastes pour éviter les conflits de matériaux puisque la station contient du marbre, du granit, des carrelages en céramique, de la tôle émaillée, de l’inox et du verre. Dès lors, les surfaces brutes et polies, l’ombre et la lumière, les faux plafonds et le béton brut cohabitent en un ensemble dont les disparités produisent de l’homogénéité.