Comme les plantes, les humains ont besoin de lumière pour (bien) vivre
La Belgique s’est engagée formellement à réduire de 35% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Douze ans, c’est peu vu l’ampleur de la tâche. D’autant que plus de la moitié des logements belges ont 50 ans révolus et leur consommation énergétique moyenne dépasse largement la moyenne européenne. Pour rappel, la précarité énergétique frappe 15% de la population belge.
Les communes ont, dans ce contexte, un rôle crucial à jouer: elles sont le plus gros investisseur public du pays et leurs besoins de rénovation au bénéfice de leurs populations les plus fragiles sont énormes: écoles, crèches, maisons de repos, sociétés de logement social et autres bâtiments publics.
C’est ainsi que, à la veille des élections communales, la Fédération de l’Industrie du Verre (FIV) avait tenu à envoyer un message à l’adresse des communes: «élus locaux, investissez dans la rénovation énergétique de vos bâtiments: c’est bon pour le climat, l’économie locale, la qualité de vie et le pouvoir d’achat de vos habitants.»
7,4% de la population belge, soit près de 840.000 personnes, trouvent leur logement trop sombre contre 5,5% des Européens. (© Créateurs d’intérieur)
Concrètement, la Fédération de l’Industrie du Verre demande aux élus locaux de:
➢ planifier de manière pluriannuelle la rénovation des bâtiments publics
Des objectifs quantifiés doivent permettre aux autorités communales de prioriser les rénovations et de les échelonner de manière stratégique. A cet égard, la FIV rappelle le rôle des feuilles de route et programmes régionaux qui soutiennent les pouvoirs locaux dans leurs efforts en matière de rénovation énergétique.
➢ privilégier les investissements économiseurs d’énergie
Investir uniquement dans des systèmes de production d’énergie renouvelable ne permet pas de juguler la consommation d’énergie. Isoler l’enveloppe des bâtiments correctement est l’investissement prioritaire, compte tenu des enjeux climatiques et budgétaires des communes, dont la réduction de leur facture énergétique.
➢ faciliter la rénovation des bâtiments privés
«Il est essentiel que les autorités communales accompagnent les particuliers et facilitent leurs projets de rénovation. Par exemple en développant un point de contact communal qui assure un accompagnement pour la rénovation et qui facilite les contacts avec les services communaux d’urbanisme. Un renforcement de la communication locale et l’élaboration d’une stratégie communale de rénovation des bâtiments privés sont aussi une nécessité.»
➢ adapter la réglementation urbanistique en tenant compte de la santé et du confort de la population
La Ville de Liège doit servir d’exemple, elle qui promeut une architecture saine favorisant la lumière du jour et la ventilation depuis maintenant 70 ans (article 104, adopté le 3 mai 1948, du «Règlement sur les bâtisses et les logements, sur la publicité et l’affichage», devenu aujourd’hui le «Guide communal d’urbanisme», lequel est toujours d’application).
Ailleurs en Belgique, on est encore loin du compte. Si l’urbanisme bruxellois impose 20% de fenêtres murales dans les pièces habitables, l’urbanisme wallon et flamand se contente de seulement 8, voire 7% de vitrages dans les logements. Rien d’étonnant donc si 7,4% de la population, soit près de 840.000 Belges, trouvent leur logement trop sombre contre 5,5% des Européens. Et cela ne concerne pas que les logements anciens. Ces dernières années, les nouvelles habitations ne disposaient en moyenne que de 9 à 14% de surfaces vitrées par rapport au sol quand il faudrait, idéalement, atteindre 20 à 30% de vitrages pour profiter d’un éclairage naturel et d’une ventilation de qualité.
Rendez-vous dans cinq ans pour voir si cette «adresse aux communes» aura été entendue.