Une cité sociale de 1905 réhabilitée par Beliris
Le Foyer Schaerbeekois compte notamment dans son portefeuille un bel ensemble de 5 bâtiments construits en 1905 par Henri Jacobs, alors architecte officiel du Foyer. Cet émule et contemporain de Victor Horta s’est largement consacré à la construction d’écoles et de logements sociaux qui ont vaillamment bravé les outrages du temps. Il n’empêche, une rénovation de la Cité de l’Olivier, du nom de la rue L’Olivier à Schaerbeek où elle est incrustée en intérieur d’îlot, s’imposait.
Le chantier de rénovation mené par Beliris débutera fin août pour s’achever deux bonnes années plus tard. Le programme est pour le moins consistant: désamiantage pour commencer, remplacement de toutes les techniques, nouvel égouttage, isolation par l’extérieur et l’intérieur, réaménagement de la cour intérieure avec du béton lavé clair, plantations et deux espaces de jeux, normes basse énergie, pose de châssis triple vitrage en bois, panneaux photovoltaïques en toiture, toiture verte, nettoyage des façades (en bon état) et modification de la typologie des appartements.
Alors que les 50 appartements actuels sont tous identiques (4 chambres), ils répondront, après travaux, à 8 typologies différentes (de 1 à 5 chambres pour les duplex) et seront de ce fait réduits à 30 unités, dont 2 pour Pmr au rez-de-chaussée. Les appartements 3 chambres (112 m2) seront les plus nombreux, l’ensemble gardant une finalité sociale.
L’équipe de Beliris entoure son ministre de tutelle, Didier Reynders.
Rénover et conserver
L’AM carolo Phenicks/De Cock se chargera des travaux, le bureau Samyn and Partners signant le volet architectural de la rénovation de cette cité qui a d’ailleurs servi de modèle à la Cité Hellemans construite en 1915 dans le quartier des Marolles à Bruxelles.
Parmi les défis techniques qui attendent les parties prenantes à ce projet, on peut notamment citer l’ajout de balcons à l’arrière (plein Sud) au moyen de poutrelles à incruster dans la dalle et les chapes.
La corrosion éventuelle des poutrelles existantes et le ragréage du béton et des maçonneries, malgré tout en bon état, sont également prévisibles et prévus. Plusieurs éléments qui contribuent à la qualité architecturale de l’ensemble seront conservés. C’est le cas des garde-corps métalliques, de la cage d’escaliers hors standard (60 cm) avec ses escaliers en fonte pour laquelle Beliris a obtenu une dérogation tandis que les 15 sgraffites d’origine seront restaurés ou refaits à l’identique pour ceux qui ont disparu.
Isolation sous vide
Comme l’explique Anne-Laure Dewulf, qui gère le projet de A à Z chez Beliris, l’isolation aura à la fois recours aux techniques classiques et à un système plus inhabituel. En effet, la laine minérale (l 0,35) et la mousse résolique (l 0,022) seront utilisées pour les murs intérieurs et côtoieront une isolation sous vide pour les ébrasements des fenêtres. Cette technique venue d’Allemagne est trois fois plus performante (l 0,007) et sera protégée par la pose de miroirs, ce qui aura le triple avantage d’apporter davantage de lumière, d’impression d’espace et de ne pas devoir modifier les baies.
Le budget des travaux est estimé à 5,6 millions d’euros, les études à 600.000 euros. Un beau projet donc qui répondra à la fois à la demande soutenue en logements sociaux de la commune, aux besoins et normes actuels en matière d’habitat tout en réhabilitant un élément patrimonial qui n’aura rien perdu de ses qualités et de son esthétique.