Un «jumeau numérique» pour Anvers
L’Imec (le centre louvaniste de recherche et d’innovation en matière de nano-électronique et de technologie numérique) et l’organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (Tno) ont profité de l’événement SuperNova d’Anvers pour présenter leur «jumeau numérique» de la ville d’Anvers. Cette réplique en 3D de la ville combine les données relatives aux nuisances sonores avec les informations captées en temps réel sur la qualité de l’air et la circulation, ainsi que des modèles informatiques. Elle offre un regard à la fois actuel et prédictif sur la situation de la ville, et permet ainsi de simuler et de tester l’impact des mesures prévues.
Les villes sont confrontées à un défi aussi majeur que complexe: celui d’atténuer les problèmes liés aux émissions de CO2, aux nuisances sonores et aux embarras de circulation afin de préserver leur caractère attrayant et respirable. Les mesures prises pour améliorer la situation dans un quartier précis peuvent impacter plusieurs facteurs et/ou diverses zones de la ville. Par exemple, le fait d’aménager telle rue en zone piétonne peut influencer positivement la qualité de l’air et le niveau sonore des quartiers environnants, mais aggraver les problèmes de mobilité et de qualité de l’air dans d’autres zones de la ville.
La réalité du terrain
Le jumeau numérique présenté par l’Imec et la Tno est une représentation virtuelle extrêmement réaliste de la ville d’Anvers. Il jette un pont entre les mondes numérique et physique et aide les décideurs publics et responsables de l’aménagement du territoire à prendre des décisions complexes en matière de viabilité urbaine.
Une simple «pression sur un bouton» permet ainsi de prédire les effets de certains scénarios sur la circulation, les nuisances sonores et la qualité de l’air. Grâce à la disponibilité de données toujours plus nombreuses et d’informations fournies par les différents capteurs installés dans la ville, les projections sont encore plus précises et les planificateurs peuvent prendre les décisions les plus optimales à court terme.
L’application a été réalisée sur la base de la plateforme de simulation «Urban Strategy» de la Tno sur laquelle l’Imec construit une nouvelle interface interactive et fournit les données des capteurs pour permettre l’enrichissement des modèles et la connexion en temps réel. Les autres partenaires du projet sont le Département Mobilité et Travaux publics des autorités flamandes, le fabricant néerlandais de systèmes de navigation TomTom et Ptv, spécialiste en solutions logicielles pour la mobilité et le transport.
Egouttage
«Les possibilités de ces outils sont légion. En principe, nous pouvons traiter dans ce «jumeau numérique» toutes les données jugées importantes par les décideurs publics, depuis les données relatives au comportement des cyclistes jusqu’aux informations relatives aux égouts. L’administration communale dispose ainsi en permanence d’une salle de contrôle numérique pour planifier les mesures axées sur l’amélioration de la qualité de vie et de la mobilité urbaines», explique Jan Adriaenssens, directeur du programme City of Things à l’Imec.
Il est vrai qu’à mesure que les villes s’étendent et se connectent, les administrations communales doivent se mettre en quête d’instruments innovants pour pouvoir faire face aux défis liés à cette évolution. Les données en temps réel telles que celles générées par cet outil gémellaire digital s’inscrivent dans ce processus.