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Construction

Tous les feux sont au vert pour la construction

La croissance économique belge attendue pour 2019 s’annonce comparable à celle enregistrée en 2018 (+1,4%). Et comme en 2018, elle devrait être largement soutenue par la construction qui continue à bénéficier d’une importante demande et s’apprête ainsi à surperformer, une fois encore, la moyenne de l’économie.

CC Conjoncture 1

Parlons emploi pour commencer. L’emploi moyen dans le secteur de la construction a affiché une hausse de 1% en 2018 par rapport à 2017. Cette progression qui a été particulièrement marquée tout au long de l’année écoulée (avec une augmentation de 1.000 travailleurs, dont 600 salariés chaque trimestre) s’est clairement poursuivie au cours du premier trimestre 2019. Selon l’Institut des Comptes Nationaux, les heures prestées par les travailleurs ont également augmenté en 2018 (+1,2%), faisant croître les prestations totales des travailleurs du bâtiment de l’ordre de 2,3%.

Le volume des travaux résidentiels devrait encore progresser de 1,5% en 2019 après avoir gagné environ 2,5% l’année passée.

Des carnets de commandes bien remplis

Cette augmentation de la capacité de production du secteur a permis au secteur d’équilibrer le rythme de la production avec celui des nouvelles commandes. La durée d’activité assurée par le carnet de commandes s’est ainsi stabilisée à quelque 6 mois en moyenne, depuis la mi-2018 et est restée à ce niveau au cours des cinq premiers mois de 2019. Ce constat indique que les entreprises auront tendance à développer davantage leurs capacités de production afin de pouvoir répondre à la demande dans de meilleurs délais. A cet égard, 12.600 emplois restent vacants dans la construction, selon les statistiques de Statbel. Ceci dit, seuls 3 à 4% des entrepreneurs interrogés indiquent être freinés par un manque de main d’œuvre. C’est rassurant, mais il ne faudrait pas que la situation perdure.
La conjugaison de ces deux derniers constats: des entreprises qui, d’une part, augmentent leur capacité de production et, d’autre part, ne sont pas freinées par un manque de demande indique clairement une augmentation du volume de travaux réalisés. «Les estimations, basées sur l’évolution de la demande, suggèrent d’ailleurs que la progression a été de l’ordre de 3,3% en 2018 et que le volume de travaux pourrait encore augmenter d’environ 2,5% en 2019», souligne Robert De Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction.

La rénovation booste le résidentiel

L’effet de ce contexte favorable sur la demande de logements neufs apparaît le plus clairement au niveau des chiffres wallons, en progression de près de 4% en 2018 selon les dernières informations disponibles. La progression apparaît certes encore plus marquée en Flandre (+32%), mais elle s’explique essentiellement par deux phénomènes qui n’ont rien à voir avec le contexte économique. «Une partie significative de cette hausse apparaît en effet imputable à ce que l’on pourrait appeler les conséquences du troisième effet PEB, c’est-à-dire une accélération temporaire de la demande intervenue au cours des derniers mois de 2017. Ce ne sera plus le cas en 2019, ce qui entraînera inévitablement un important recul du nombre de logements autorisés au cours de cette année», observe Robert De Mûelenaere. Mais la production de logements neufs devrait néanmoins encore légèrement progresser suite à l’achèvement des travaux autorisés en 2018. Et puis, il y a les segments de la rénovation qui tire toujours les travaux résidentiels vers le haut. «Au total, on estime que le volume des travaux résidentiels progressera de l’ordre de 1,5% cette année après avoir gagné environ 2,5% en 2018.»

… mais aussi le non résidentiel

Pour les bâtiments non résidentiels également, les travaux de rénovation bénéficient d’une dynamique structurelle liée à l’augmentation continue du parc et à son amélioration. En 2019, ce segment devrait, en outre, bénéficier du soutien du plan «hôpitaux» dont on pense qu’il profitera plus à la rénovation qu’à la construction neuve.

Les élections terminés, ce sera le calme plat du côté des pouvoirs locaux, mais  plusieurs gros projets devraient toutefois démarrer ou s’accélérer en 2019 et soutenir l’activité du génie civil.

La production de nouveaux bâtiments non résidentiels devrait poursuivre et même intensifier sa progression en 2019. Elle bénéficiera, en effet, de l’augmentation du volume de bâtiments autorisés en 2018 pour les bâtiments générant le plus de travaux par unité de volume, laquelle a d’ailleurs permis d’éviter un recul en 2018. «Concrètement, on a enregistré une hausse de 130% pour les bureaux, de 10% pour les bâtiments destinés au secteur des services et de 250% pour les autres bâtiments (hôpitaux, écoles, bâtiments industriels et agricoles exceptés).»

Les travaux de génie civil devraient encore progresser en 2019, pour peu que…

Enfin, dans le secteur du génie civil, les travaux communaux qui ont soutenu l’activité en 2018, devrait connaître un sensible recul en 2019. Le refrain est archiconnu: après l’échéance des élections locales – traditionnellement précédées d’une phase d’intensification des travaux – les investissements des communes et provinces entrent dans une phase de léthargie… Le Bureau fédéral du Plan s’attend ainsi à ce que les investissements des pouvoirs locaux reculent d’environ 10% en 2019.

Une série de projets spécifiques devraient toutefois démarrer ou s’accélérer en 2019 et soutenir l’activité du génie civil… Pour peu que, une fois n’est pas coutume, le timing de ces projets soit respecté. Il est notamment question du RER, des travaux d’extension du métro, du tram de Liège, de l’Oosterweel et de l’écluse de Terneuzen.

Les travaux régionaux devraient également s’inscrire à la hausse, du moins si l’accroissement des investissements régionaux prévu par le Bureau fédéral du Plan (+1,2%) se vérifie et si ces investissements sont bien affectés aux travaux de génie civil. «Si toutes ces conditions sont respectées, on estime que le volume des travaux de génie civil (rénovation et construction neuve confondues) devrait encore progresser de l’ordre de 5% après avoir gagné quelque 10% en 2018», conclut Robert De Mûelenaere.
 

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