Rénovation des toitures à versants : quel impact sur l’environnement ?
L’isolation de la toiture est l’une des mesures principales à prendre pour réduire la consommation énergétique d’une habitation, et donc son impact environnemental. Cependant, le choix des matériaux et la stratégie de rénovation ont une grande influence sur l’impact environnemental global. Il convient donc d’agir en connaissance de cause pour garantir et maximiser les gains environnementaux.
Cet article compare l’impact environnemental de différentes solutions de rénovation de toitures sur la base d’une analyse de cycle de vie ou ACV. Cette technique permet de déterminer l’impact environnemental d’un bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie et par rapport à différentes questions environnementales (changement climatique et particules fines, par exemple) (voir l’article Buildwise 2013/04.15). Cette analyse a été effectuée selon la méthode couramment utilisée en Belgique, méthode également employée dans l’outil d’ACV TOTEM (www.totem-building.be).
Gains énergétiques et impact des matériaux
Le graphique à la page suivante montre l’impact environnemental d’une surface de toiture de 1 m², isolée de différentes manières pour atteindre une valeur d’isolation d’au moins U = 0,24 W/m².K et destinée à être utilisée pendant 60 ans. Ce graphique indique l’impact des matériaux de chaque composant de la toiture, ainsi que l’impact lié à la consommation énergétique due au chauffage au moyen d’une chaudière à condensation au gaz.
Il ressort des résultats que l’isolation des toitures non isolées conduit presque toujours à des gains environnementaux sur toute la durée de vie des toitures en question. Les avantages environnementaux liés à la réduction de la consommation énergétique due au chauffage l’emportent donc sur l’impact de l’utilisation de matériaux supplémentaires, sauf dans certains cas de postisolation avec de la laine de mouton (voir la version longue de cet article).
Si la toiture possède déjà une faible quantité d’isolant, il vaut souvent la peine de l’isoler davantage. Dans ce cas, le choix des matériaux et la stratégie de rénovation sont encore plus importants pour réduire l’impact environnemental des matériaux.
Isolation par l’intérieur ou par l’extérieur
L’isolation par l’intérieur a généralement un impact environnemental plus faible que l’isolation par l’extérieur (voir figure 1). En effet, pour isoler une toiture par l’extérieur selon la méthode du sarking, il faut utiliser des panneaux isolants rigides (PUR, XPS, panneaux de fibres de bois, liège, par exemple), qui ont souvent (mais pas toujours !) un impact environnemental plus élevé que la plupart des matériaux isolants souples (laine minérale, laine de bois, chanvre…). En matière d’impact environnemental, il existe de grandes différences entre les isolants souples et rigides et au sein de ces deux catégories. La version longue de cet article aborde ces différences en détail.
De plus, la méthode du sarking exige d’enlever la couverture (les tuiles et la sous-toiture). Une couverture en tuiles classique a un impact plus élevé qu’une finition intérieure typique avec une structure en bois et des plaques de plâtre.
Il va sans dire qu’il faut également tenir compte de l’état de la couverture. Si elle doit être remplacée, cette opération augmentera l’impact environnemental. Si les tuiles sont encore en bon état, on peut choisir de les réutiliser après l’isolation (voir NIT 240).
Cette étude montre également que, si l’on remplace la structure existante de la toiture et que l’on utilise un matériau isolant à faible impact environnemental, l’impact environnemental global de la rénovation de la toiture peut être inférieur à l’impact de certaines solutions de rénovation (voir l’article long). Il est donc utile de comparer au préalable l’impact des différentes options, surtout si le remplacement de la structure de la toiture ou de la couverture s’impose également d’un point de vue technique.
Références
Compilation d’un article paru en pp. 14-15 dans le Buildwise Magazine septembre-octobre 2023, rédigé par N. Neelen, arch., chercheuse, et L. Wastiels, dr. ir.-arch., cheffe du laboratoire ‘Performance environnementale’, Buildwise. Seul ce texte original peut être cité en référence.