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Construction

Quelle étanchéité pour un sous-sol en béton? A définir au préalable!

Les cahiers des charges pour les structures souterraines en béton exigent fréquemment des classes strictes en matière d'étanchéité. Pour les respecter, il y a souvent des mesures à prendre, qui ne sont pas sans impact sur le plan économique, environnemental ou organisationnel. Une concertation préalable n'est donc pas inutile pour déterminer précisément le niveau d'étanchéité souhaité et comment y parvenir selon l'expérience de Buildwise, notre centre de recherche sectoriel.

Piscine olympique en construction à Louvain-la-Neuve.

2023-08-08-Etanchéité des sous-sols en béton-Photo1
Nicolas Oldenhove

Les diverses techniques de protection du béton sont choisies en fonction de paramètres tels que la perméabilité du sol, l'inclinaison du terrain autour du bâtiment et le type de finition intérieure, plus ou moins sensible à l'humidité (Cf. pages 10-11 de la NIT 250 et tableau 18 de la NIT 247). 

C'est au maître d'ouvrage de définir la classe d'étanchéité qu'il souhaite. Il y a d'abord les classes «0» et «1», les moins étanches. Les structures souterraines en béton qui sont soumises à une pression temporaire ou permanente demandent en général une classe 2 si les finitions intérieures sont peu sensibles à l'humidité et même une classe 3 si elles le sont davantage. Ces quatre classes d'étanchéité du béton sont définies dans la norme NBN EN 1992-3 et sont expliquées au § 5.3.2.2 de la NIT 247.

Classe 0

Aucune exigence particulière en matière d'étanchéité dans cette classe. Si aucune finition sensible à l'humidité n'est présente et que les éventuelles fuites d'eau sont récoltées (par une gouttière, par exemple), la classe 0 s'avère suffisante. C'est par exemple le cas des parkings souterrains.

Classe 1

Pour réduire le débit de fuite, la largeur des fissures doit être limitée. Les murs des sous-sols doivent alors être armés 50 à 80 % de plus que pour une classe 0, ce qui aura un impact économique et écologique non négligeable. La surface du béton doit en outre rester accessible pour l'inspection et les éventuelles réparations.

Classe 2

Pour limiter encore le nombre de fuites, les fissures traversant le béton doivent être exclues. Ainsi, l'eau des toutes petites fuites s'évaporera avant l'apparition de taches d'humidité. Si l'ouvrage en béton ne présente pas de zone de pression suffisamment grande en raison de l'apparition de moments de flexion ou de charges normales, l'ajout d'une armature ne résoudra pas le problème. S'il y a, par exemple, des fissures verticales dues à un retrait empêché, des mesures supplémentaires s'imposent, telles qu'un cuvelage souple.

Classe 3

Plus aucune fuite n'est autorisée. Dans les applications industrielles, on a parfois recours à la post-contrainte du béton pour atteindre cette classe. Mais dans le cas de la cave d'un immeuble résidentiel, cette solution s'avère trop chère et en pratique on optera souvent - si c'est réalisable! - pour un cuvelage souple recouvrant un béton qui pourra alors être calculé en classe d'étanchéité 0, avec moins d'armatures, pour compenser le coût du cuvelage.


Béton fissuré.

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Shutterstock

En pratique, on évitera de prescrire une classe trop stricte pour le béton. Les classes 2 et 3 sont souvent difficiles à atteindre. L'étanchéité de la structure enterrée peut être atteinte via d'autres techniques. Le béton peut alors appartenir à une classe d'étanchéité moins sévère. Par exemple, dans un musée doté d'un espace souterrain, plutôt que de vouloir doter le béton d'une étanchéité de classe 3, on peut prévoir un cuvelage souple, nettement moins onéreux et qui recouvrira un béton de classe 0 seulement. 

Impact sur le planning

Avec une classe 1, on compte implicitement sur la capacité d'autoréparation du béton (Cf. NIT 247), mais cela demande du temps et un suivi: vérifier si les fissures sont stables ou si elles sont à l'origine d'infiltrations d'eau, ... En général, avant cette autoréparation, il ne sera pas possible d'éviter les discussions relatives aux petites fuites.

Le mieux est donc de s'être préalablement mis d'accord sur la conception et l'exécution. Plus question alors de discuter du coût d'éventuelles injections une fois l'ouvrage en béton terminé! Idéalement, ce qui a été convenu doit être indiqué dans les documents contractuels stipulant aussi le moment de la première évaluation (lors de la réception provisoire, par exemple). Avant cela, on laissera la capacité d'autoréparation du béton faire son travail.

La mise en œuvre d'un cuvelage souple a un impact sur la planification des travaux, car cette opération supplémentaire demande souvent une météo favorable.

Recherche

Les déformations thermiques et de retrait empêché (qui sont à l'origine des problèmes de fissuration du béton) font actuellement l'objet d'une étude approfondie menée par Buildwise (étude prénormative «Reinforce»): monitoring sur site, essais en laboratoire et analyses numériques approfondies. Les premiers résultats indiquent que les conditions d'exécution (temps de décoffrage, phasage, enrobage du béton, …) jouent aussi un rôle important pour éviter la fissuration. 


Buildwise prépare ainsi des lignes directrices pratiques qui aideront les entrepreneurs de gros œuvre à faire les bons choix sur chantier.


Références

Compilation libre de l'article «Bien définir l'étanchéité des sous-sols en béton: une nécessité» paru en pages 6-7 du Buildwise Magazine de mars-avril 2023 et signé par les ingénieurs de Buildwise B. Vanhauwere, S. Vercauteren et P. Van Itterbeeck. Seul ce texte original, consultable via ce lien, peut être cité en référence.

Publications Buildwise mentionnées dans l'article : NIT 250 et NIT 247


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