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Construction

Période de crue pour les piscinistes

La météo estivale est, si on peut dire, de l’eau bénite pour les constructeurs de piscines. Leurs carnets de comandes en témoignent: après une année 2018 exceptionnellement clémente sur le pan météorologique (on ne parlera pas du réchauffement climatique…), les Belges ont été nombreux à faire installer une piscine, extérieure ou intérieure. Les carnets de commandes des piscinistes devraient en effet croître de 14% cette année avec 2.750 piscines pour l’ensemble de 2019 (hors auto-construction ou allotissements). Quant aux commandes passées aujourd’hui, elles ne seront prêtes qu’en mai 2020. Conclusion: mieux vaut commander sa piscine en automne ou en hiver pour pouvoir en profiter aux beaux jours du printemps et de l’été suivants.

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600 rénovations par an

Pour le Groupement des Entreprises Générales de Construction de Piscines, créé en 2017 et qui fait partie de la Confédération Construction, il s'agit là d'une évolution remarquable, puisque ces dernières années aussi, la construction de piscines privées a augmenté de façon systématique et régulière: 2.050 en 2015, 2.150 en 2016 et 2017, 2.400 en 2018.
On pourrait objecter que le marché a sans doute atteint un pic. C’est sans compter avec les demandes de rénovation, qui ont doublé au cours de ces trois dernières années. Chaque année en effet, quelque 600 piscines bénéficient d’une cure de jouvence. Une piscine de 30 ans n’est pas pour autant devenue inutilisable, mais a besoin d'être rénovée, ce qui est parfaitement envisageable. L’étanchéité et l’assainissement de l’eau sont les travaux les plus fréquents.

Le béton prime

Pour l'installation de nouvelles piscines, 48% des clients optent pour une piscine en béton, 37% pour une cuve (en général en polyester), 8% pour l’inox, 6% pour le bois (hors sol dans ce cas) et le petit pourcent restant pour une piscine naturelle. Les dimensions les plus courantes sont les suivantes: 10 x 4 m (35%), 9 x 4 m (20%) et 11 x 4 m (15%). On constate également une évolution vers des piscines plus petites. Dans l’ensemble, le traitement de l’eau au chlore remporte 70%, l’électrolyse 27, d’autres procédés les 3% restants.

Sans surprise, 89% des nouvelles piscines sont extérieures. Le nombre limité de piscines intérieures (11%) s’explique notamment par la complexité et les coûts accrus liés à l’assainissement de l’air intérieur notamment. De toute façon, dans un cas comme dans l’autre, le recours à un entrepreneur général offre davantage de garanties qu’un paysagiste, par exemple, qui s’improvise pisciniste. D’autant qu’il n’existe pas de formation spécifique dans ce domaine précis en Belgique, à la différence de la France qui organise des formations réputées avec diplôme à la clef.

54.000 euros en moyenne

Côté portefeuille, le Belge est prêt à dépenser en moyenne 54.000 euros pour la construction de sa piscine. Pour un bassin plus modeste, il est toutefois réaliste d'envisager un prix de départ de 35.000 euros. Selon Patrice Dresse, directeur général du Groupement, «il ne faut pas oublier qu'une piscine confère une plus-value à la maison. Si vous installez une piscine à 50.000 euros, vous générez une plus-value de 75.000 euros. C'est donc un très bon investissement». Quant aux frais d'entretien et énergétiques, ils seraient plutôt raisonnables, puisqu'ils se montent à 5 euros par jour. Sur un an et en moyenne, les frais énergétiques s'élèvent à 1.225 euros et la maintenance à 600 euros (hors appoint d’eau estimé à 10 à 15% par an). A nuancer cependant, sachant que certaines communes imposent des taxes sur les piscines. De plus, explique Patrice Dresse, les clients des piscinistes préfèrent investir davantage au départ afin d’avoir moins de coûts récurrents à l’usage.

Plus «intelligentes»

A l’instar d’autres sous-secteurs de la construction, les nouvelles piscines se veulent plus «intelligentes». C’est ainsi que la régulation de la couverture, du filtre, de la purification, de la pompe et du chauffage peut se faire automatiquement grâce à des capteurs. Les piscines se dotent aussi de volets solaires qui transmettent la chaleur captée à l’eau, de panneaux photovoltaïques,… On constate aussi une demande accrue de pompes à chaleur eau/air et des robots d’entretien. Le wifi n’est pas encore de la partie, mais on se dirige vers des piscines de plus en plus «smart».

Bref, le secteur surfe sur une vague ascendante, peut compenser une éventuelle saturation par des demandes de rénovation, mais doit encore régler quelques points d’ordre législatif. Ce qui figure parmi les priorités du Groupement cette année.

Créé en juin 2017, le Groupement des Entreprises Générales de Construction de Piscines compte à ce jour 21 membres, des négociations étant en cours avec 5 candidats potentiels.

Au niveau national, le secteur se caractérise par son morcellement avec plus de 120 constructeurs de piscines, surtout des Pme, et 1.300 équivalents temps plein. Son chiffre d’affaires avoisine les 100 millions d’euros (piscines pour particuliers).
Tous les constrtucteurs ne sont évidemment pas éligibles au Groupement qui exige certaines garanties au départ, comme 4 personnes sur le payroll et des fonds propres d’environ 45.000 euros. Des références et un certain nombre d’années de pratique sont également bienvenus.

Pour éviter tout problème, notamment en matière de garantie, un savoir-faire certain est requis car il s’agit de coordonner plusieurs métiers (gros œuvre, étanchéité, stabilité, électricité, techniques de chauffage, traitement de l’eau,…). Ce professionnalisme passe par des travaux de référence, une description détaillée des travaux, un prix fixe, un accès éventuel à la profession (supprimé en Flandre), une demande d’acompte maximal de 30%, l’assurance d’un service d’entretien et après-vente, des garanties, etc. Sur ce dernier point, souvent source de problèmes, le Groupement travaille à un modèle unique de conditions générales pour les clients.

 

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