Nouvelle partition pour le Conservatoire royal de Bruxelles
Il arrive que le contenant ne soit pas en harmonie avec le contenu. Y compris lorsqu’il est question de bâtiments. C’est un peu ce qui caractérise le Conservatoire royal de Bruxelles depuis plusieurs années: près de 1.200 étudiants venus de 40 pays, une réputation qui a largement dépassé nos frontières, mais le tout logé dans un bâtiment taudisé par endroit, où l’harmonie est dans les partitions mais non dans l’état de décrépitude avancée des murs, bref, de quoi filer le blues à n’importe quel scherzo…
Mais alléluia! Le dossier de rénovation a franchi une étape. Il faudra cependant être patient pour voir le début des travaux en… 2023.
Les différents et (trop) multiples partenaires de ce dossier ont enfin signé un accord qui entérine le début des études pour la restauration du Conservatoire. Le bureau d’études chargé de cette mission est donc connu: l’AM Origin - A2RC Architects - FVWW.
Trois grands objectifs composent le socle du projet: assainir (désamiantage notamment) et sécuriser, restaurer et mettre en valeur un ensemble à haute valeur patrimoniale, répondre aux besoins spécifiques des utilisateurs.
La construction du Conservatoire, niché au cœur de Bruxelles, date de 1872 et est signée Jean-Pierre Cluysenaar, également architecte des superbes Galeries Saint-Hubert.
Les bâtiments du Conservatoire sont disposés autour d’une cour d’honneur, classés dans leur quasi-totalité et se composent d’un bâtiment principal rue de la Régence, d’une bibliothèque et de plusieurs maisons dans la rue aux Laines à l’arrière du site.
Ce dernier est un pôle culturel important à Bruxelles et abrite deux institutions d’enseignement (FR et NL) de type universitaire dans les domaines de la musique et des arts de la parole, en plus de la bibliothèque. Par sa fonction, il exige à la fois des
infrastructures de qualité et des installations performantes.
Première étape: les fondations du plan directeur
La première étape de l’étude prévoit une analyse historique et un état des lieux complet des bâtiments, un examen approfondi des besoins et des contraintes des utilisateurs, une analyse acoustique et une recherche spécifique pour la restauration de l’orgue, apparemment le seul au monde, avec celui de Moscou, à se trouver dans un Conservatoire.
Au programme de ces études: des travaux structurels pour les différents bâtiments, la mise aux normes des installations, le renouvellement des installations électriques, de chauffage et
de ventilation, la requalification des lieux pour le confort des utilisateurs, la restauration de la grande salle de concert et de ses équipements, la création d’une nouvelle salle de musique de chambre et de jazz et d’une salle de répétition pouvant accueillir un orchestre symphonique, l’aménagement de classes de cours et de master classes, la réorganisation des fonctions administratives, la restauration du plus grand instrument du Conservatoire, son orgue classique datant de 1880, la réorganisation des espaces intérieurs, la signalétique, l’accessibilité, la circulation dans les bâtiments, la création de loges d’artistes, l’aménagement et l’éclairage des abords,… Bref, tout ce qu'il faut pour redonner son cachet au Conservatoire et permettre aux étudiants de se former dans les meilleures conditions.
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