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Construction

Métiers manuels et techniques, allez les jeunes!

Les résultats du Championnat belge des métiers manuels, techniques et technologiques sont connus. Après avoir passé le seuil des présélections qui avaient rassemblé 688 jeunes, 264 d’entre eux se sont mesurés lors de la finale belge au gré d’épreuves techniques de haut niveau dans 30 métiers. Certains d’entre eux participeront au WorldSkills en octobre prochain à Abu Dhabi.

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Ces épreuves ont également connu un record d’affluence avec 6.000 visiteurs sur les deux sites de compétition (Bruxelles et Namur). Le bilan est positif: 88 jeunes médaillés (dont 17 filles) affichant une moyenne d’âge de 20 ans.

Pour l’anecdote, on précisera que les trois plus jeunes médaillés n’ont que 16 et 17 ans et se sont distingués en menuiserie, toiture en pente et service en salle. Pour parfaire le tableau, on ajoutera que 51 des jeunes médaillés sont étudiants en secondaire ou supérieur, que 12 travaillent déjà comme salariés ou indépendants, que 22 sont dans l’enseignement en alternance et que 3 sont demandeurs d’emploi.

Un planning serré

Il va sans dire que les métiers de la construction sont encore bien représentés dans ces professions qui seront en lice aux prochains WorldSkills à Abu Dhabi du 15 au 18 octobre prochain. On peut citer le carrelage, la menuiserie, l’ébénisterie, les installations électriques, la maçonnerie, la peinture-décoration, le plafonnage-plaquisterie, le sani-chauffage, la toiture en pente ou la toiture métallique, ces deux dernières ne figurant cependant pas sur la liste des WorldSkills.

Les métiers en compétition pour la Belgique seront déterminés par WorldSkills Belgium sur avis du comité technique et en fonction de critères comme les résultats et évaluations des médaillés, les partenariats existants, les budgets disponibles,… La motivation, la capacité et la volonté d’apprentissage, la marge de progression technique, la  gestion du stress, l’esprit d’équipe, la volonté de participer à la promotion des métiers seront notamment prises en considération pour désigner ceux qui représenteront la Belgique à Abu Dhabi parmi les 3 médaillés des disciplines concernées. Bref, rendez-vous le 11 mai pour connaître la composition finale de la Belgian Team. Dans l’intervalle, les candidats n’auront de cesse d’affûter leurs talents et leur mental.

De la compète aux compétences

Des concurrents de plus de 80 pays se retrouveront donc en octobre à Abu Dhabi pour ces JO des métiers manuels, techniques et technologiques. Tous ne partent sans doute pas avec les mêmes atouts, d’autant que chaque pays a ses priorités, même si le but général est de promouvoir ces professions auprès des jeunes et partant, de développer leurs compétences en la matière. La Suisse par exemple met l’accent sur l’alternance qui y est vue comme un investissement et non comme un coût, ce qui est le cas en Belgique; la Grande-Bretagne joue la carte de la carrière auprès des jeunes; la Belgique s’emploie à promouvoir intensément les métiers et filières là où les Coréens ou les Danois sont de véritables bêtes de concours et misent tout sur les performances. Ce qui, finalement, n’est pas le but premier. Aussi, fait remarquer Francis Hourant, directeur de WorldSkills Belgium, constate-t-on un glissement depuis les WorldSkills de 2005 de la compétition pure vers une mesure des compétences. Comment? Des référentiels ont été élaborés pour tous les métiers avec l’Unesco et les pays participants au concours afin, justement, de pouvoir juger davantage les compétences que les seules performances. Les experts eux-mêmes sont également formés dans cette optique.

Dans l’intervalle, il s’agit de valoriser ces métiers pour y former de futurs professionnels de haut niveau, mais aussi pour combler les pénuries. Les maçons, par exemple, se font rares chez nous, ce qui est assez récent et inquiétant.

Maçon, un métier inhabituellement en manque de candidats. (© WorldSkills Belgium)

 

Convaincre les parents

Pour cela, il faut viser deux publics, ajoute M. Hourant: les parents et leurs enfants, d’une part, les profs, d’autre part. Les premiers freinent en effet leurs enfants en ne les poussant pas vers les métiers manuels et techniques tandis qu’il faut convaincre les profs de l’enseignement général de s’ouvrir l’esprit vers d’autres métiers. Et notamment vers l’alternance. Le fait que 86% des jeunes sortant de ces filières trouvent de l’emploi dans les 6 mois en dit long sur leur efficacité. Bon nombre de jeunes universitaires n’ont pas cette chance…

Dans cette dynamique, de nouveaux métiers font leur apparition chez WorldSkills Belgium. C’est notamment le cas cette année de l’aménagement des parcs et jardins. La robotique pourrait suivre. Et la construction a assurément une carte à jouer vu qu’environ un quart des métiers des WorldSkills relèvent de ce secteur. S’ils sont encore bien représentés au sein de l’antenne belge, ils risquent néanmoins de perdre du terrain, notamment parce que leurs «adversaires» européens du secteur sont plus concurrentiels. Dans les métiers plus technologiques par contre, les Belges s’en sortent plutôt mieux.

Quoi qu’il en soit, le succès du Championnat belge des métiers, épreuve préliminaire pour sélectionner les finalistes des WorldSkills, est de bon augure. Après tout, les racines des WorldSkills sont bruxelloises avec un concours organisé aux Arts & Métiers à Bruxelles en 1958 déjà. Presque la préhistoire au vu de l’évolution actuelle de la plupart de ces métiers.

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