«À la fin de l'année dernière, nous pensions que la période la plus grave concernant les augmentations de prix était passée, mais ce n'est apparemment pas le cas», résume avec inquiétude Niko Demeester, Administrateur délégué de la Confédération Construction.
Par rapport à la précédente enquête conjoncturelle, menée en novembre 2021, les prix de presque tous les matériaux de construction ont augmenté. C’est ce qu’ont constaté près de 6 entreprises de construction sur 10, qui ont connu des augmentations de prix de plus de 15 % depuis novembre 2020. Une sur quatre (24 %) remarque des hausses de prix de 25 % ou plus. Les augmentations de prix persistantes commencent de plus en plus à peser sur les liquidités des entreprises de construction: 8 % ont dû faire face en janvier 2022 à d'importants problèmes de liquidités, contre 5 % en novembre 2021.
Espoir douché et avenir incertain
Même si la fédération sectorielle pensait que le point le plus haut de cette crise avait été atteint en novembre 2021, et que les prix des matériaux de construction recommenceraient à baisser une fois empruntée la voie de la relance, ce n'est clairement pas encore le cas. Dans la majorité des cas, cette augmentation des prix n'est pas répercutée sur le client: dans 54% des cas, c'est l'entreprise de construction qui prend l'augmentation à sa charge, et le client dans 41% des cas, plus souvent partiellement et non intégralement.
Les perspectives en matière de délais de livraison ne sont pas réjouissantes non plus. En effet, 56% des entreprises de construction ont vu des matériaux livrés avec un retard de plus de deux semaines, et 32% avec un retard de plus de quatre semaines. La prolongation des délais de livraison touche surtout les produits liés aux installations, aux finitions et aux matières synthétiques. «En conséquence, de nombreuses entreprises de construction rencontrent des difficultés pour livrer leurs travaux. En outre, trois entreprises de construction sur quatre n'ont pas remarqué d'augmentation des marchés publics et ce, malgré les plans de relance européens, fédéraux et régionaux qui auraient dû être opérationnels depuis l'année dernière», explique Niko Demeester, administrateur délégué de la Confédération Construction.
Et les perspectives immédiates ne sont pas bonnes, maintenant que l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis presque 40 ans (7,59 %), et que le pays a connu en janvier la plus forte variation mensuelle depuis plus de 70 ans.