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Construction

L’IA s’invite dans la construction

L'intelligence artificielle (IA) est «l'ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence.» Historiquement, ce concept semble émerger dans les années 1950 quand Alan Turing se demande si une machine peut «penser». Depuis, les avancées sont nombreuses grâce, notamment, au web, au big data et aux puissances et infrastructures de calcul permettant à certains ordinateurs d'explorer des masses de données sans précédent.

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Un large champ des possibles

Mais l’intelligence artificielle s’invite aussi dans le bâtiment. Dans un rapport intitulé «Intelligence artificielle et bâtiment. Comprendre, anticiper et agir: des opportunités pour la profession», la FFB (Fédération française du Bâtiment) défriche le terrain. Premier constat: le bâtiment n’échappera pas à cette lame de fond, même si de nombreuses questions organisationnelles se posent pour l’ensemble de la filière.

Deuxième constat: le rapport passe en revue une série de tâches dont la réalisation sera probablement accompagnée par de l’IA à moyen terme, tant au niveau de la conception et du chantier que de l’exploitation et de la maintenance des bâtiments, des besoins et chiffrages, mais aussi des talents et compétences. Impossible de tout citer tant le champ des possibles est vaste. Quelques brefs exemples: optimisation des plans, de l’approvisionnement et de l’inspection des chantiers, meilleure connaissance des sols et sous-sols, prévision du comportement des matériaux, des pièces ou points d’usure, meilleure gestion des appels d’offres, recrutement optimisé des talents et on en passe.

Aujourd'hui, les technologies liées à l’IA se développent très rapidement dans le secteur de la construction, notamment pour les machines mobiles et la détection d'obstacles.

IA et sécurité

Volvo Construction Equipment, qui a la R&D technologique inscrite dans ses gènes, planche, lui, sur l’IA et la sécurité. Dans ce cadre, le constructeur a testé un système de détection des personnes dans une usine d'asphalte et une carrière de Colas en Suisse. Le concept utilise l'IA pour alerter l'opérateur lorsqu'une présence est détectée à proximité d’une machine. Il intègre différents systèmes d'alerte, à la fois pour l'opérateur et pour les personnes dans les environs. Pour l'instant, ce prototype est l'un des trois concepts d'assistance à l'opérateur sur lesquels Volvo CE a collaboré avec Colas depuis 2016 et fait partie d'un projet de recherche en cours pour tester sa viabilité industrielle.

Plus de données, plus d’IA

«L'IA a besoin de grandes quantités de données pour fonctionner, ce qui explique en partie pourquoi des secteurs comme la finance, la banque et le divertissement ont été parmi les pionniers. Aujourd'hui, ces technologies se développent très rapidement dans le secteur de la construction, notamment pour les machines mobiles et la détection d'obstacles. Nous obtenons de plus en plus de données de nos machines et cela nous permet de construire l'infrastructure nécessaire pour développer des algorithmes avancés. Des progrès notoires ont déjà été accomplis dans l'après-vente et des applications mobiles. Maintenant que nous avons plus de données à portée de main, nous pourrons bientôt utiliser l'IA pour d'autres choses, comme l'automatisation et les systèmes d'aide à la conduite», explique Christian Grante, Director Emerging Technologies chez Volvo CE.

La construction s’inscrit dans la course à l’IA.

La course à l’IA

A terme, le but est qu’un seul opérateur puisse manipuler plusieurs machines - éventuellement à distance et non plus sur site -  ou que le comportement des machines soit hyperpersonnalisé afin qu'elles répondent à une application très spécifique. Mais aussi qu’elles travaillent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. «Grâce à cette technologie, il n'est pas exagéré de penser qu'un jour des machines de construction autonomes pourraient être utilisées dans des applications d'exploitation minière dans l'espace, hors de la terre», imagine Torbjörn Martinsson, Research Engineer chez Volvo CE.

Reste la question de savoir si les clients seront prêts à adopter l’IA et son cortège technologique? Dès l’instant où on parle de sécurité, d’efficacité, de rentabilité et, donc, d’argent, difficile d’imaginer le contraire. La révolution impulsée par l’intelligence artificielle apparaît inéluctable. Autant s’y préparer.
Sans oublier cependant qu’à l’inverse des penseurs transhumanistes, quelques scientifiques et membres de la communauté high tech craignent, eux, que l'intelligence artificielle ne vienne à terme dépasser les performances de l’intelligence humaine. Parmi eux, Bill Gates, Elon Musk (Pdg de Tesla) ou l’astrophysicien Stephen Hawking en personne. Pas vraiment des béotiens… Stephen Hawking envisageant même qu’elle pourrait mettre fin à la race humaine.  

Bref, quel que soit le regard porté sur l’IA et au-delà des questions économico-socio-éthiques qu’elle soulève, il semblerait que l’homme en soit devenu trop dépendant pour pouvoir s’en passer. En d’autres termes, les espoirs qu’elle incarne surpassent les frayeurs qu’elle génère.
 
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