Le secteur de la construction se prépare à faire face à sa 4ème mauvaise année consécutive
Cette année, le secteur de la construction a vu ses résultats reculer de 0,4%. Et l'année prochaine devrait être du même tonneau avec un recul annoncé de 0,3%. Dans le même temps, comme elle l'a déjà dit à de nombreuses reprises ces derniers mois, Embuild souligne que les besoins en construction et en rénovation n'ont jamais été aussi criants.
Pour tendre vers la réalisation des engagements climatiques pris par le fédéral, la fédération presse à nouveau les négociateurs du prochain gouvernement pour que les doléances du secteur soient prises en compte : "Pour répondre au besoin de logements et d’infrastructures, nous demandons au prochain gouvernement fédéral de travailleur sur deux pistes : la construction et la rénovation doivent être encouragées à l’aide d’une politique fiscale attractive. Pour cela, il est essentiel que le taux de TVA sur les projets de rénovation reste à 6 % et que celui sur les projets de vente impliquant une démolition et une reconstruction soit ramené à 6 %" martèle Niko Demeester.
Ce n'est pas tout : pour assurer la compétitivité et la pérennité des infrastructures du secteur de la construction, il est également nécessaire de faire passer les investissements publics qui étaient de 2,9% l’année dernière à 4% d’ici 2029, soit la fin de la législature qui s'engage. En d'autres termes, au niveau fédéral, les 3 milliards d’euros d’investissements de 2022 devraient passer à 5 milliards en 2029. Aux yeux d'Embuild qui appuie son raisonnement sur l'observation des situations relevées chez plusieurs de nos voisins européens, la chose est réaliste.
Ces éléments soulignés par Embuild se justifient par la situation préoccupante rencontrée dans le segment de la construction de nouveaux logements. Ce sous-secteur a en effet connu une chute sévère de 7,3% en 2024, aggravant une situation déjà critique depuis deux ans. Et ce n'est évidemment pas la prévision de -3,3% pour 2025 qui est de nature à rassurer les acteurs du marché. Pour le dire autrement, selon les calculs d'Embuild, il serait nécessaire de faire construire quelque 375.000 nouveaux logements en cinq ans pour éviter une crise généralisée.
Si la situation sur le front de la rénovation de logements n'est pas aussi inquiétante, Embuild souligne toutefois qu'à la croissance modeste (+1% en 2023 et +0,5% en 2024), succèdera des prévisions de croissance d'1,3% pour 2025. Cela reste insuffisante aux yeux d'Embuild qui évoque la nécessité de tripler la cadence en Flandre et même de la quadrupler à Bruxelles et en Wallonie…
Sur le front de la construction de bâtiments non résidentiels, la progression s'inscrit aussi en légère progression de 1,4 % en 2024, avec une prévision optimiste de +1,5% en 2025. Ici, ce sont les projets de bureaux et les bâtiments industriels qui permettent de tenir la tête hors de l'eau. En revanche, la rénovation recule (-2,1% en 2024, -1,1% attendu en 2025), les plans de relance étant arrivés à leur terme.