Le projet de relèvement de la TVA de 6 à 9% pour les rénovations n'est pas une bonne idée
Ces derniers temps, le secteur de la construction fait les frais de décisions erratiques prises par le gouvernement, confronté à d'importantes difficultés budgétaires.
Alors même que le premier semestre de 2024 n'a pas été brillant sur le plan du nombre de permis octroyés pour des rénovations (il s'est affiché en baisse de 4% sur cette période), l'avenir risque de ne pas être plus rose. En effet, dans les négociations en cours pour la formation d'un gouvernement au fédéral, on trouve un projet de relèvement de la TVA sur les rénovations de 6 à 9%. Ce serait une décision particulièrement malvenue dans la mesure où la rénovation du bâti contribue dans une très large mesure à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Lorsqu'on se penche sur les chiffres bruts, on constate que trois logements sur quatre ont plus de 45 ans. Ce sont ainsi près de 4,3 millions de logements dont la plupart ne bénéficient pas encore du niveau d'isolation requis pour pouvoir prétendre à un bâtiment correct de ce point de vue. Or, selon Embuild, si l'on veut atteindre les objectifs ambitieux que la Belgique s'est fixé, il conviendrait de tripler la vitesse de rénovation des logements en Flandre, et même de la quadrupler en Wallonie et à Bruxelles. En d'autres termes, selon les calculs d'Embuild, il faudrait rénover au moins 471 logements par jour en Belgique, au lieu des 144 à peine aujourd’hui.
Si ce projet funeste du futur gouvernement voyait le jour, le coût de la facture de rénovation pour le consommateur passerait de 3.000 à 4.500 euros, contribuant plus encore à enliser le secteur de la rénovation, et à accroître les problèmes liés au dérèglement climatique.