L’activité de construction reprend des couleurs, mais...
La dernière enquête conjoncturelle réalisée par Embuild dresse un bilan mi-figue, mi-raisin pour le marché de la construction.
La rénovation du parc de logement reste un moteur important du secteur.
Dans l’ensemble, l’activité de construction s’est légèrement améliorée au cours du premier trimestre de cette année, si l’on en croit les carnets de commandes, les liquidités, les paiements à temps et l’amélioration des délais de livraison des matériaux de construction. Ceci dit, la hausse des taux d’intérêt hypothécaires et l'augmentation des prix des matériaux constatées entre 2020 et 2022 ont sérieusement impacté la construction et la rénovation de logements.
En conséquence, les clients adaptent leurs ambitions en matière de construction ou de rénovation, soit en annulant, soit en reportant leurs projets. Selon Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild, ces difficultés relevées dans le chef des clients se doublent d'un « problème de rentabilité de l'ensemble du secteur ». En effet, malgré la stabilisation du prix des matériaux de construction, environ six entreprises de construction et d'installation sur dix confirment que ces prix ont augmenté de 35 % en moyenne depuis le début du coronavirus. Cependant, à peine la moitié d'entre elles répercutent cette augmentation des prix.
Malgré ces difficultés, l'administrateur délégué d'Embuild reste confiant. En Belgique, le parc de logements a besoin d'être solidement upgradé. En effet, d'ici à 2050, tous les logements doivent être neutres sur le plan énergétique. Et selon Niko Demeester, ce scénario ne peut se concrétiser « qu’avec le soutien nécessaire des pouvoirs publics et des institutions financières ». Raison pour laquelle Embuild estime que la TVA de 6 % sur la rénovation et les démolitions-reconstructions doit absolument être maintenue, tout comme les primes régionales pour rendre notre parc de logements plus durable. Enfin, la fédération de la construction préconise d'inclure les effets retour des efforts énergétiques dans la capacité de prêt des banques.