L'octroi ultra-lent des permis impacte huit entreprises sur dix
La lenteur des procédures d'octroi de permis impacte huit entreprises de construction sur dix avec un effet sensible sur leurs activités. Pour Embuild, cela doit cesser.
Près de huit entreprises de construction sur dix sont impactées plus ou moins sérieusement par la lenteur du processus d'octroi des permis.

C'est un constat qui est dressé par Embuild pour l'ensemble du territoire : dans notre pays, la lenteur des procédures d'octroi des permis pose de gros problèmes aux entreprises de construction. Selon la fédération, il faut en effet entre 20 et 30 mois pour espérer pouvoir obtenir le sésame qui permettra de débuter les travaux. C'est donc au minimum près de deux années qui sont donc nécessaires pour engager les choses concrètement. Et encore : cette estimation ne tient même pas compte des éventuelles procédures de recours qui sont très en nette augmentation ces derniers temps.
Rapporté au besoin urgent de construire près de 375.000 logements entre aujourd'hui et 2030, on peut dès lors imaginer l'énorme pression exercée sur l'ensemble du secteur, sans même tenir compte des obstacles qui se dressent aussi sur la route des entreprises de construction lorsqu'elles ont à construire des bâtiments publics, des routes, des ponts…
Pour Embuild, une réflexion doit être engagée au plus vite au niveau politique afin qu'un processus de délivrance de permis plus souple et plus fluide puisse être engagé, sans que soient remis en question les notions importantes du respect de l'environnement et de la quiétude des riverains. Sans engager une refonte des procédures d'octroi des permis, l'impact négatif déjà ressenti par l'immense majorité des entreprises de construction risque de faire fondre plus encore les carnets de commandes.
Parmi les mesures préconisées par Embuild, figure la limitation du droit de recours aux seules parties "directement et personnellement affectées par un projet de construction particulier". Pour la fédération, il est important de pouvoir prendre la mesure de l'impact négatif que peuvent avoir des phénomènes comme le NIMBY (Not In My BackyYard) ou comme le BANANA («Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anything»).
Cette situation déjà très préoccupante dans le créneau du résidentiel devient quasiment intenable dans les entreprises qui réalisent des travaux d’infrastructure. Dans ce secteur, le rejet atteint 100% pour 82% des constructeurs de logements qui voient leurs activités diminuer à cause des procédures de permis trop longues et 72% pour les entreprises spécialisées dans la rénovation de logements.