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Construction

L'allooooongement des prêts hypothécaires, seule solution possible pour rendre l'accès à la propriété payable ?

Après les fortes baisses enregistrées durant la période COVID, les taux ont repris du poil de la bête, alourdissant sensiblement les mensualités des prêts hypothécaires souscrits par les jeunes ménages. Une situation qui, bien qu'elle soit éloignée des situations rencontrées naguère, n'en pas moins préoccupante.

Même si les taux ne se montrent pas au mieux de leur forme, et s'ils concèdent quelques points depuis peu, en dépit aussi l'annonce récente de la baisse du taux directeur par la Banque Centrale européenne, la situation ne devrait pas changer fondamentalement pour les emprunteurs.

BNB_taux_rendement à long terme des emprunts_21_juin_2024
Banque Nationale de Belgique

Les ménages ont toutes les raisons de se plaindre des taux d'intérêt hypothécaires à 3,20 ou 3,30%. S'ils sont certes moins élevés que ceux que l'on a connu au tournant du 21ème siècle (5 à 6% pour du long terme), ils restent néanmoins problématiques dans la mesure où ils sont conjugués à des niveaux de prix qui restent exceptionnellement élevés sur le marché immobilier. En étant confrontés à des taux relativement élevés et à des prix de la brique qui restent très élevés, les jeunes ménages belges éprouvent de plus en plus de difficultés à passer à l'acte… notarial. Actuellement, le taux moyen pour un prêt hypothécaire sur 25 ans, empruntant jusqu'à 80% de la valeur du bien, est ainsi de 3,46%, en hausse par rapport aux 1,5% en 2022. Une augmentation d'un point de pourcentage de ces taux réduit la capacité d'emprunt d'environ 10%. Dans ces conditions, l'allongement des prêts sur des durées de 25 ans, voire même 30 ans semblent devenir les seules solutions à se mettre sous la dent pour accéder à la propriété. C'est en appliquant cette solution que de plus en plus de jeunes ménages parviennent tant bien que mal à maintenir leur niveau de vie à un niveau raisonnable. Cette situation désarçonne nombre d'observateurs non-avisés, qui pensent assister à des niveaux de taux relativement raisonnables, sans doute induits en erreur par l'annonce par la BCE de l'abaissement des taux directeurs. En réalité, renseignements pris auprès des spécialistes des taux hypothécaires, cette baisse des taux annoncée par l'Europe pour septembre a déjà été anticipée. De sorte qu'il n'y aurait aucune nouvelle embellie à attendre d'ici la rentrée prochaine. Pour compenser cette situation, combinée à des prix de l'immobilier qui restent anormalement élevés, les institutions bancaires n'ont d'autre choix que d'encourager les emprunteurs à se diriger vers des taux à... 30 ans. C'est à ces conditions, c'est-à-dire en abaissant la charge de remboursement mensuelle, que les banques acceptent de prendre le risque de prêter à des candidats à l'accès à la propriété, et que le marché de la construction résidentielle peut continuer à se développer. 

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