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Construction

Impression numérique et restauration du patrimoine

A la mi-octobre, les derniers échafaudages ont été retirés aux numéros 8 et 16 de la Stierstraat à Anvers pour faire apparaître deux façades vieilles de 130 ans joliment restaurées. Les regards sont particulièrement attirés par des carreaux en relief présentant une salamandre et reproduits grâce à une technologie numérique.

salamandre 1

Ces nouveaux éléments remplacent les carreaux d’origine, datant de 1890 et trop poreux. Ils ont été produits par la société d’Utrecht MaatWerkTegels qui en a fabriqué près de 750 en relief et 750 autres plats pour la restauration exceptionnelle de ces façades. Un fameux défi dans la mesure où il fallait se rapprocher au mieux des couleurs d’origine, travailler à la main, glacer et cuire à 1.200° tous les carreaux pour qu’ils résistent au gel.

Il s’agit d’un projet de longue haleine qui a débuté il y a environ trois ans et demi. Les façades des deux habitations en question, signées Ernest Stoordiau et protégées, ne cessaient de s’écailler, d’autant qu’en 1890 déjà, les carreaux n’étaient pas adaptés à un usage extérieur. C’est dire si certains d’entre eux étaient détériorés. Quelques-uns avaient certes été remplacés par des moulages en plâtre, mais sans résultat.

Glaçure, cuisson et test

Une fois la mission attribuée à MaatWerkTegels, l’entreprise s’est attelée à peaufiner les teintes de la glaçure, soit un émaillage transparent mélangé à différentes doses de colorants et d’oxydes métalliques afin d’obtenir le même modèle de nuances entremêlées que sur les éléments d’origine. Comme l’argile utilisée rétrécit d’environ 8% à la cuisson et au séchage, le moule du carreau original a été agrandi pour compenser ce rétrécissement. En finale, 20 moules de plâtre ont été réalisés à partir d’une matrice. De la chamotte (de l’argile brute cuite à une température de 1.300 à 1.400°, broyée et tamisée) a ensuite été pressée à la main à l’intérieur de ces moules afin que tous les détails restent intacts. Les carreaux ont d’abord été cuits à la façon biscuit à 1.000°. Après avoir appliqué à la main une glaçure de 6 nuances de mordoré et cuit les carreaux une deuxième fois à 1.200°, ceux-ci sont désormais résistants au gel. Pour répartir les différences de teinte sur toute la façade, les carreaux ont d’abord été combinés sur un mur de test chez MaatWerkTegels, puis marqués au dos afin de préciser leur emplacement sur les façades.

MaatWerkTegels a travaillé en collaboration avec l’entreprise de restauration anversoise Ghielens. Cette dernière a retiré les anciens carreaux, placé les nouveaux, réparé et nettoyé les autres éléments de la façade. Pour un résultat particulièrement élégant, les carreaux reflétant des tons dorés lorsque le soleil brille sur la façade.

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