Finances communales : la Wallonie et Bruxelles tiennent le coup
C’est le dernier rapport sur l’état des finances des communes wallonnes et bruxelloises qui l’indique : après la crise sanitaire et les inondations en 2021, les pouvoirs locaux ont dû faire face, l’année dernière, à un choc financier d’une ampleur inégalée depuis les années ’80.
L'école communale de Cointe : un bâtiment ancien qui nécessite, comme de nombreuses autres écoles, d'importants investissements sur le plan énergétique.
Selon Belfius, plusieurs éléments sont venus perturber la situation des communes. La banque souligne que le niveau élevé de l’inflation, responsable de la forte augmentation des coûts salariaux, et l’envolée du prix de l’énergie, ont soumis les villes et les communes à une pression considérable. Par chance, cette progression spectaculaire des dépenses ordinaires (+ 16,5%) budgétées par les communes wallonnes pour 2023 a pu être absorbée par une hausse tout aussi élevée de leurs recettes ordinaires (+16,3%). Les communes ont en effet pu absorber le choc grâce aux mécanismes d’indexation impactant directement leurs recettes (centimes additionnels au précompte immobilier, Fonds des communes, divers subsides etc.). En revanche, les taux d’imposition moyens sont restés très stables en 2023. Pour préserver l’équilibre budgétaire, outre l’indexation des recttes, les communes wallonnes ont pu compter sur le matelas financier providentiel que représentent les prêts dits «Oxygène». Sollicités par certaines villes en difficulté financière, notamment pour couvrir les charges de pensions, ces mécanismes ont prouvé leur utilité. Selon Belfius, il convient également de souligner les effets bénéfiques liés au changement de calendrier de versement des additionnels à l'IPP par le SPF Finances.
L'étude financière réalisée par Belfius souligne également l'impact significatif de la hausse des coûts de la construction. Ceux-ci ont en effet atteint 30%. Dans ce domaine, ce sont les travaux de voierie qui ont représenté la plus grosse charge avec 31% des dépenses, suivis par l'administration (20%) et la culture et le sport (19%). Au cours des dernières années, la modernisation des bâtiments et l'investissement dans l'optimisation énergétique ont néanmoins permis aux pouvoirs locaux d'amortir sensiblement le choc provoqués les conséquences des derniers événements géo-stratégiques. En fin de compte, malgré la forte hausse des coûts de la construction, les communes wallonnes parviennent à maintenir une dynamique d’investissement soutenue en 2023. Selon les budgets 2023, les communes wallonnes dégagent, ensemble, un boni de 35 millions d’euros à l’exercice propre et de 321 millions d’euros à l’exercice global. Les équilibres budgétaires sont donc préservés, même si l’ampleur des bonis est très limitée.