Des salamandres mettent le projet des académies sur pause à Binche
Surprise de taille dans le cadre du projet des académies à Binche : la découverte de salamandres a mis le projet de chantier sur pause...
Le projet de construction d'un bâtiment dédié à la culture et conçu par le bureau d'architectes lillois Zig Zag a été mis sur pause.

C'est un projet très attendu par la ville de Binche et sa population : le bâtiment moderne et passif des académies doit remplacer une série de pavillons vétustes à proximité immédiate du château Paternotte. A terme, le nouveau bâtiment doit permettre d'accueillir à la fois l'Académie des Beaux-Arts, le conservatoire Marcel Quinet ainsi que l'institut supérieur de promotion sociale Plus Oultre. Le château bénéficiera quant à lui d'une rénovation pour devenir un pôle administratif des institutions voisines. Il abritera par ailleurs une salle de concert. D’un budget total estimé à environ 21 millions d'euros (dont plus de 12,6 millions € de subsides de la Fédération Wallonie‑Bruxelles), le projet a été conçu par le bureau d’architectes Zig Zag.
Oui, mais voilà : lors des investigations préliminaires, une espèce protégée a été découverte. Ce qui a eu pour effet l'arrêt immédiat des préparatifs du chantier. En amont du projet, les initiateurs avaient pourtant apporté un soin particulier à la préservation de la nature. C'est d’ailleurs pour cette raison que le choix a été fait de programmer l'implantation en bord de voierie plutôt que dans le parc. En prenant cette précaution, les porteurs du projet ont mis l’accent sur le maintien des espaces verts existants. Las, les salamandres en ont décidé autrement, temporairement en tout cas.
La chose se sait peu en Région wallonne, mais la découverte d'une espèce protégée sur un chantier ou sur un futur chantier peut avoir de sérieuses conséquences sur son déroulement. L’arrêt temporaire du chantier peut être décidée par l’administration. Celle-ci s’appuie en l’occurrence sur le décret wallon du 6 décembre 2001 qui protège strictement les amphibiens qu'il est interdit de capturer, de tuer et même de perturber. Le fait de détruire leur habitat ou leurs sites de reproduction est également répréhensible.
Avant de commencer le chantier, un inventaire préalable complet devra être fait. Et une dérogation devra être demandée (et obtenue) auprès du service compétent du Service Public de Wallonie. Dans sa demande, le maître d’ouvrage devra le cas échéant jouer la carte de l’utilité publique du projet (ce qui n’est pas contesté ici) avant que tout ne soit remis sur les rails.