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Construction

Des châteaux en Espagne… mais sans permis de construire

Quelque 2.196 Belges ont acheté une résidence secondaire en Espagne au cours de la première moitié de 2018, soit près de 10% de plus qu’à la même période l’année dernière. Chose étonnante (pour ne pas dire «aberrante»), quatre fois sur cinq, ils achètent un logement dont le permis de construire n’a pas encore été octroyé. Pire, dans certains cas, la construction du bâtiment a déjà commencé alors qu’aucun permis n’a été délivré!

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«Certes, les Belges y ont l’habitude d’acheter un bien sur la base d’un plan, mais il y a tant de nouvelles constructions en Espagne pour l’instant que les autorités ne parviennent pas à suivre avec les permis», explique Marleen De Vijt, Ceo du bureau Azull, le leader belge du marché de l’immobilier espagnol.

Une situation qui n’est pas sans rappeler la mésaventure vécue par de nombreux Belges qui, il y a quelques années, avaient acheté une résidence secondaire dont ils n’ont jamais vu la couleur, le permis ayant finalement été refusé, perdant du même coup la totalité de leur investissement.

En 2008, au début de la crise, à peine 540 ventes impliquaient des acquéreurs belges, cette année, on évoque  4.400 contrats!» (© Azull)

Quelques précautions à prendre

Chat échaudé craint l’eau froide, dit-on, mais visiblement le soleil de l’Espagne brouille surtout le bon sens de certains de nos compatriotes.
Conscient du problème (et de la contre-publicité que ce type de situation pourrait représenter aux yeux d’éventuels acquéreurs), l’agence Azull a décidé de lancer une campagne de prévention.

«Nous répétons sans cesse que les gens doivent veiller à ce qu’il y ait suffisamment de garanties dans les conventions d’achat car souvent il n’y en a pas. Il est impératif que soit noté noir sur blanc dans le contrat que l’acquéreur ne devra payer la première tranche qu’à la réception du permis de construire. Et il faut exiger les garanties bancaires nécessaires. Et puis il faut bien être conscient que, en Espagne, ce n’est pas parce qu’un logement est en construction qu’un permis a pour autant été délivré. Ceci dit, le risque que tout dérape est très limité, mais quand il s’agit de gros montants, il vaut quand même mieux prendre ses précautions, et le cas échéant se faire assister.»

Les acheteurs belges toujours plus nombreux

Mais ces désagréments ne contribuent en rien à altérer la belle cote dont jouit l’Espagne auprès des investisseurs étrangers. Et parmi ceux-ci, les Belges se taillent la part du lion. Au cours des six premiers mois de cette année, on parle même d’une augmentation de l’ordre de 9% des ventes impliquant des acquéreurs belges par rapport à la même époque l’année dernière.
«Si on regarde l’évolution sur les dix dernières années, soit depuis le début de la crise, on constate que le record est battu chaque année. La présence des Belges sur le marché espagnol de l’immobilier explose littéralement. En 2008, à peine 540 ventes impliquaient des acquéreurs belges, cette année, selon les prévisions, il s’agira de  4.400 contrats.»

Les acquisitions à la hausse, les prix aussi

Rien qu’au cours des cinq dernières années, plus de 15.000 Belges ont acheté une seconde résidence en Espagne. Nul doute qu’ils ont fait une bonne affaire, le prix moyen d’un logement au cours du deuxième trimestre de 2018 a dépassé de 10,68% celui du deuxième trimestre de 2017. Concrètement, il s’agit de la plus haute augmentation de prix enregistrée en 10 ans.

«Les prix – déjà élevés – augment évidemment beaucoup plus rapidement à Madrid et Barcelone, mais ils influencent naturellement le prix moyen dans les autres régions du pays. Si les Belges achètent une seconde résidence en Espagne pour pouvoir en profiter, au cas où ils décideraient de vendre leur bien, ils auront clairement fait une bonne affaire», souligne Marleen De Vijt.

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