Construire c’est prévoir
La start-up belge Zensor et le bureau d’ingénieurs et de conseil hollandais Movares vont superviser les travaux d’extension de l’aéroport de Schiphol aux Pays-Bas.
Cette mission se fera à l’aide de données transmises par une dizaine de types de capteurs qui mesurent notamment les vibrations, le niveau des nappes phréatiques, le bruit et la poussière. Zensor et Movares seront ainsi en mesure de signaler les problèmes et d'anticiper les obstacles grâce à un système «early warning».
Une solide plus-value
Ces données seront communiquées en temps réel aux maîtres d’ouvrage par le biais de la plateforme en ligne InfraLytics de Zensor. Plus concrètement, Zensor installera les capteurs, recueillera les données, les analysera et visualisera les résultats. Les ingénieurs de Movares formuleront quant à eux des avis sur la base des données collectées.
Cette collaboration est bien plus que la somme de ses parties, selon Yves Van Ingelgem, fondateur et Ceo de Zensor. En combinant les connaissances en ingénierie et l’expérience de Movares avec l’approche novatrice de Zensor, les deux partenaires peuvent offrir une solide plus-value à Schiphol, qui permettra de prévoir et même de prévenir les problèmes pendant tout le processus de construction.
Le système intègre en outre une fonction d’alerte précoce intelligente: grâce au monitoring permanent des données des capteurs, certains problèmes peuvent même être prédits avant qu’ils ne surviennent.
Monitoring à distance
Les grands chantiers ont souvent un impact très lourd sur les sites où ils sont réalisés. Ils peuvent générer des nuisances sonores et de la poussière, mais aussi des problèmes de stabilité causés par les vibrations ou le pompage des nappes phréatiques par exemple. Cela provoque souvent des retards de chantier et, dans le pire des cas, des actions en dommages et intérêts coûteuses. Grâce à ce monitoring à distance, Schiphol pourra plus facilement rester totalement opérationnel durant les travaux lors de ces cinq prochaines années. En outre, l’impact des travaux sur les bâtiments environnants et sur la tour de contrôle doit rester aussi limité que possible.
Sans compter que l’aéroport de Schiphol se situe sur un terrain relativement instable dans la zone du Haarlemmermeer asséché, ce qui accroît les risques durant des travaux d’infrastructure de grande envergure. La décision de recourir à un tel monitoring à distance résulte aussi d’une expérience similaire de certains responsables des travaux à Schiphol qui ont déjà expérimenté la formule lors de travaux sur la ligne Nord/Sud à Amsterdam.
Asset management = infrastructure intelligente
L’asset management est encore une notion relativement neuve aux Pays-Bas et certainement en Belgique, mais dans le monde anglo-saxon, c’est un élément indispensable du processus de construction et de la gestion des infrastructures. Grâce au monitoring et à l’analyse constants d’une série de capteurs, le gestionnaire peut surveiller en permanence la bonne santé de son infrastructure. Cela permet notamment de déterminer, lorsque certaines parties de bâtiments ou d’autres infrastructures sont défectueuses, si elles nécessitent un entretien ou ont atteint la limite de leur durée de vie.
Plutôt que d’agir au moment où la défaillance se produit, le gestionnaire peut ainsi intervenir de manière proactive. Bref, la plateforme de données InfraLytics de Zensor rend des chantiers intelligents et les prémunit contre des circonstances imprévues. Elle est également utilisée pour la construction d’éoliennes en mer et des installations de grutage dans les grandes entreprises.