Bruxelles brûle... d’impatience d’avoir un gouvernement
Toujours pas de gouvernement en vue à Bruxelles. Et ce n'est certes pas la récente volte-face des Engagés face à leur partenaire de coalition qui va arranger les tensions.
Le blocage dure maintenant depuis si longtemps et l'écheveau politique devient si emmêlé que certains politiques évoquent désormais un risque de shutdown qui serait dramatique pour les institutions bruxelloises et, par ricochet, pour l'ensemble du tissu socio-économique de la Région de Bruxelles-Capitale.
Pour les entreprises du secteur de la construction, l'heure est grave évidemment. Déjà soumis à d'intenses tensions de nature économique, comme le sont d'ailleurs toutes les entreprises belges et, plus largement, européennes, les entreprises actives sur Bruxelles sont de plus en plus frappées des retards de paiement, par une baisse d’activité et par des trésoreries de plus en plus tendues.
Selon une enquête menée par Embuild, 70% des répondants constatent aujourd’hui une baisse de leur activité. Et Embuild de souligner que "cette contraction se traduit notamment par des problèmes de paiement, puisque 65% des entreprises interrogées déclarent rencontrer des retards de la part de leurs clients. Ces retards concernent majoritairement des clients privés". Plus inquiétant : ce phénomène touche également des clients publics, illustrant l’impact généralisé du blocage institutionnel sur l’ensemble de la chaîne économique. Dans ces conditions, ce n'est plus la bonne santé financière des entreprises qui est mise à mal, c'est l’emploi et la continuité même de ces entreprises.
Pour illustrer ces énormes difficultés, Embuild évoque des éléments concrets comme les reports ou les annulations de chantiers, les délais de paiement qui s’allongent, la prudence accrue des donneurs d’ordre et l'absence totale de visibilité à court terme. De nombreuses entreprises indiquent devoir puiser dans leurs réserves, différer des investissements ou revoir leurs effectifs à la baisse, faute de perspectives claires.
Pour Embuild, cette situation est d'autant plus regrettable qu'elle se produit alors même que le secteur amorçait un redressement fragile. Ainsi, le Baromètre conjoncturel d’automne 2025 de l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse (IBSA) avait relevé en son temps une progression de 10% de la production de la construction au premier semestre 2025, notamment dans la construction de bâtiments et la promotion immobilière (+15%) ainsi que les travaux spécialisés (+9%). Soulignons toutefois que ce sursaut était surtout lié à des plans comme RENOLUTION auquel la Région a mis un coup d'arrêt...