Quoi de neuf sur le marché des escalators ?
Saviez-vous que l’escalator est la deuxième solution la plus utilisée pour transporter une grande quantité de personnes en même temps ? Vous découvrirez dans cet article quels sont les moyens de transport numéros 1 et 3, ainsi que les récents développements survenus sur le marché des escaliers mécaniques.
Les escalators ont-ils temporairement perdu de leur popularité au profit des ascenseurs pour des raisons d’encombrement et de mobilité ? Oui et non. Il est un fait qu’ils présentent des avantages que les ascenseurs ne peuvent offrir dans certaines situations. Christof Van Heddegem, country director Benelux Orona, ascenseurs et solutions de mobilité : « Ceux qui se déplacent en fauteuil roulant ou véhiculent une poussette ne peuvent pas utiliser l’escalator. C’est pour cette raison que nous installons davantage d’ascenseurs dans le métro bruxellois, même si les escalators demeurent la solution la mieux adaptée dans les métros et les aéroports, puisqu’ils permettent de transporter plusieurs personnes à la fois. »
« Le flux de personnes constitue en effet le principal critère de choix. Actuellement, nous plaçons surtout des escalators dans les gares ferroviaires et les stations de métro, mais aussi dans les centres commerciaux. » Dimitry Matthijs, director - area manager Escalators TK Elevator, anciennement thyssenkrupp Elevator : « L’escalator et l’ascenseur sont deux réalités différentes. L’ascenseur transporte des gens de manière assez compacte à une certaine vitesse, ce qui a été démontré dans les bâtiments. Dans les espaces publics, les métros, les centres commerciaux ou les lieux où se rassemblent de grandes foules et qui nécessitent de transporter de nombreuses personnes en peu de temps, l’escalator est nettement plus indiqué. Un ascenseur qui tombe en panne provoque de sérieux problèmes, tandis que sur un escalator, le flux n’est en principe pas interrompu. Fiables, accessibles, les escalators n’entraînent pas d’attente et restent la solution la plus plébiscitée, surtout dans les espaces publics. C’est également ce qui transparaît dans les nouveaux appels d’offres. L’escalator se situe à la deuxième place des moyens de transport utilisés pour véhiculer des personnes en même temps. L’avion se classe en tête et l’ascenseur en troisième position. Les escaliers mécaniques ne sont d’ailleurs pas installés pour 5 ou 10 ans. Ils ont souvent une durée de vie de 15, 25 voire 50 ans selon les endroits. »
La sécurité d’abord
L’escalator est une machine industrielle censée satisfaire à des normes de sécurité (NEN-EN 115) telles que la vitesse (4 marches horizontales sont notamment requises pour une vitesse de 0,65 mètre par seconde), des zones libres autour de l’escalator et une zone de sécurité à l’arrivée. Les bâtiments qui sont dans l’impossibilité de répondre au cahier de charges, comme l’Atomium par exemple, doivent faire l’objet d’une inspection et d’une autorisation spéciales.
Dans quelle mesure ces normes empêchent-elles la survenue des accidents ? Dieter Dierick : « La sécurité est notre principale priorité. Nous avons redoublé d’efforts pour sensibiliser les usagers à une utilisation correcte, notamment par le recours à des pictogrammes. Nous avons défini 9 bonnes pratiques de sécurité applicables aux collaborateurs, sous-traitants et partenaires. Nous observons que la plupart des accidents sont liés au comportement de l’usager. En ce moment, nous testons à l’aéroport de Schiphol un nouveau système basé sur la vidéosurveillance, qui consiste à visionner par caméras le tapis roulant et la silhouette des usagers. Ce système permet de détecter les situations dangereuses et d’activer une voix pour prévenir les usagers, ou d’arrêter l’escalator en cas de chute. » Dimitry Matthijs : « Des chiffres ont révélé que depuis 1987, plus de 400 accidents mortels sont à déplorer dans le monde. Un nombre significatif : chaque accident est un accident de trop. Nous voyons des choses invraisemblables en termes de comportements irresponsables : des gens qui se penchent en arrière, tombent généralement de très haut ou sont entraînés par l’escalier. Un jour, nous avons vu un chariot élévateur sur un escalier roulant. L’Europe prépare actuellement une loi destinée à renforcer les protections latérales pour empêcher les gens de se pencher. Nous constatons aussi que les centres commerciaux et les lieux publics misent de plus en plus sur ces dispositifs pour améliorer leur image en termes de sécurité. Et nous remarquons depuis le Covid une demande accrue en appareils qui désinfectent en continu les mains courantes au moyen de lumière ultraviolette. »
Intelligent & durable
Les escaliers motorisés sont énergivores et nécessitent un entretien intensif. Dans quelle mesure mise-t-on sur des solutions durables et intelligentes ? Christoph Van Heddegem : « Nous recourons à des moteurs économes en énergie et des commandes à régulation de fréquence. » Dimitry Matthijs : « Nous utilisons des démarreurs progressifs et des convertisseurs de fréquence pour limiter les pics de démarrage, ou réduisons la vitesse de l’escalier en fonction de la charge. À l’aide de systèmes automatiques et autorégulateurs, nous essayons de maintenir la consommation d’énergie aussi faible que possible. Nous pouvons également surveiller, analyser et ajuster à distance les appareils pour éviter qu’ils ne fonctionnent inutilement, par exemple. Grâce à la maintenance prédictive, nous pouvons remplacer des composants avant qu’ils ne soient complètement usés et ne deviennent plus gourmands en énergie. » Dieter Dierick : « La durabilité commence dès la production. Notre usine fonctionne à 100% à l’énergie renouvelable. Les escaliers roulants que nous proposons sont notamment équipés de moteurs électriques à haut rendement, d’une technologie à entraînement direct, d’éclairage LED, etc. Notre service 24/7 recourt aux analyses basées sur l’IA pour mesurer les vibrations ou les différences de température d’un moteur, par exemple. Cela nous permet d’identifier les problèmes potentiels dans les installations avant qu’ils ne provoquent des pannes. »
Avancées esthétiques : tout le monde y gagne
Aujourd’hui, les nouvelles avancées en matière de design sont de plus en plus utilisées pour augmenter l’attractivité des appareils fonctionnels et améliorer l’expérience des usagers, ce qui permet de créer une situation de win-win. Dieter Dierick : « L’éclairage LED nous permet de thématiser l’escalier mécanique et/ou d’équiper les côtés d’écrans média LED pour projeter des publicités. » Dimitry Matthijs : « Le marquage personnalisé des marches, notamment pour annoncer certaines promotions de produits ou campagnes de sensibilisation, est une nouveauté importante : des films plastiques sont collés sur les marches et pourront ensuite en être retirés facilement. Pour les centres commerciaux, c’est un win-win ou une forme de revenus. Les entreprises sont prêtes à payer pour cela. En matière d’éclairage aussi, les possibilités de commande sont innombrables. Nous travaillons actuellement sur des projets pilotes visant à projeter des images animées sur les balustrades à l’aide de films LED. »
Dieter Dierick : « Tout dépend de l’état de l’appareil existant. Notre programme de modernisation nous permet par exemple de remplacer l’électrification ou d’ajouter des contacts de sécurité. Une autre option consiste à remplacer l’escalator usé en conservant la structure, à condition qu’elle soit suffisamment solide pour servir de base. L’avantage est de fournir une solution durable qui nécessite moins de modifications structurelles. » Dimitry Matthijs : « La première question à se poser est de savoir quelle est la durée de vie restante de l’appareil et combien coûterait sa rénovation complète. Il n’est pas toujours possible de remplacer entièrement l’appareil ou d’en introduire un nouveau à l’intérieur d’un bâtiment. Une modernisation partielle ou complète peut alors s’avérer indiquée. La modernisation complète offre l’avantage d’éviter des travaux de démolition dans le bâtiment. L’inconvénient, c’est que cette solution n’est pas toujours plus économique qu’un nouvel appareil, bien au contraire. En effet, les travaux doivent être effectués sur place. Dans certains cas, cette solution peut en revanche s’avérer la plus appropriée, comme dans les bâtiments protégés. » Christoph Van Heddegem : « Lorsqu’un projet intègre l’installation d’un escalier mécanique, il importe que les parties concernées étudient scrupuleusement la situation dès le début de la conception et réfléchissent attentivement aux flux de circulation logiques. D’un point de vue organisationnel, il n’est en outre pas évident d’introduire un escalier mécanique pendant les travaux de construction. » Dieter Dierick : « Il est en effet très important d’impliquer le fournisseur de l’escalator aussi tôt que possible dans le projet. Il s’agit de voir avec le maître d’ouvrage et l’entrepreneur comment introduire l’escalier mécanique le plus efficacement possible dans le bâtiment, avec ou sans l’aide d’un chariot élévateur, d’une grue mobile, d’une grue de chantier, etc. Nous proposons un guide complet, clair et facile à comprendre, pour toutes les phases clés du processus, de la planification initiale du projet jusqu’à la mise en service finale. Quant à notre planificateur, il permet de créer aussi bien des cahiers de charges détaillés que des dessins CAO pour la planification préliminaire. »
Dimitry Matthijs : « Dans la pratique, il n’est pas rare non plus de constater des infiltrations d’eau dans les cages d’escalier à la suite de travaux de voirie ou aux abords du chantier, ce qui entraîne des problèmes. Il importe d’anticiper dans la mesure du possible ces cas de figure. »
Transport
Longueur, largeur, hauteur… Y a-t-il des limites ? Dimitry Matthijs : « The sky is the limit. Dans les métros suédois, par exemple, nous avons des hauteurs de refoulement de plus de 75 mètres. En fait, la faisabilité dépend essentiellement des capacités de transport. Dans un camion, nous pouvons véhiculer jusqu’à 12,5 mètres d’un seul tenant. Les plateaux sont également beaucoup plus légers qu’auparavant. L’emplacement de l’escalier roulant est un autre facteur à considérer. Dans les métros, le transport se fait souvent par rail. Si le transport se fait en conteneurs par voie maritime, l’escalier sera généralement acheminé en lots séparés. »
Lors du choix, il faut également tenir compte de l’environnement, de la connexion aux espaces extérieurs et de l’impact direct du climat sur l’appareil. Dimitry Matthijs : « Ces conditions sont subdivisées en classes : d’une situation interne protégée comme un espace commercial par exemple jusqu’aux appareils exposés aux intempéries. On opère également une distinction entre les conditions tropicales et non tropicales. En Afrique par exemple, les différences de température affectent le coefficient de dilatation des appareils. Autre cas de figure : dans les environnements très chauds, un refroidissement s’impose sur les mains courantes. Il faut également savoir que ces appareils s’usent rapidement. On a parfois tendance à opter pour une solution moins chère, mais l’avarice trompe la sagesse. Les composants bon marché vous causeront assurément des problèmes à court terme. Utilisez également les huiles de qualité appropriées, sans quoi les chaînes finiront par se briser. »